Dans une montagne où la famille Matthews fabrique de l'alcool de contrebande, l'arrivée d'un vieil homme qui veut racheter qui veut racheter ces terres n'est pas vue d'un bon œil, surtout de la part du fils.
Premier film en couleurs d'Henry Hathaway (et aussi de John Wayne), Le retour du proscrit peut être compliqué à suivre en raison de coupes effectuées par le Studio, près de vingt minutes, à cause d'un montage jugé trop long. C'est plus un drame familial qu'un Western à proprement parler, bien que l'imagerie, l'époque, les décors à perte de vue la présence de Wayne ou d'Harry Carey peuvent le laisser croire, et il faut être sensible aux dialogues un peu trop écrits pour être crédibles, mais ce qui en reste est vraiment passionnant.
Dans un Technicolor magnifique, évoquant des forêts à perte de vue, et des ciels chargés d'émotions, le film distille une certaine colère, du moins par le personnage joué par John Wayne, toujours aussi formidable, car il garde en lui une rancœur vis-à-vis de ce père absent, responsable selon lui de la mort de sa mère. Et ce n'est pas l'amour d'une jeune femme, la belle Betty Field, qui changera grand chose.
Il reste quelques passage obligés du Western comme un superbe duel dans une prairie ou une bagarre, mais il y a quelque chose de dramatique dans cette histoire, où les personnages se dévoilent peu à peu, surtout Harry Carey. Et la bonne étoile de cette histoire jouée par le touchant Marc Lawrence, incarnant un demeuré devenu muet, avec la plus belle scène du film, où il joue avec de la poussière volant à travers les rayons du soleil qui passent par une fenêtre).
John Wayne n'oubliera sans doute pas le bonheur d'avoir joué avec son idole Harry Carey (qui a tourné des millions de Westerns), ni pour Henry Hathaway, puisque près de trente ans plus tard, il sera dans True Grit qui lui permettra d'obtenir son seul et unique Oscar.
Malgré le charcutage du Studio, ce qui reste du Retour du proscrit est un très bon film.