Lorsque Mère Nature s'incarne sous forme robotique, c'est de manière détournée qu'on interroge à nouveau le rapport de l'Homme au règne animal. Le Robot sauvage s'empare alors de moult thématiques : éducation, parentalité, filiation, intelligence artificielle. Chacune d'entre elles ne bénéficiant pas d'un traitement véritablement original, on se contentera d'apprécier les qualités manifestes de ce nouveau long-métrage d'animation signé Chris Sanders (Les Croods, Dragons), à commencer par l'animation elle-même, réussite indéniable portraiturant un univers faunique et forestier coloré, vivant mais néanmoins clicheteux. Si la magie opère effectivement lors de la première heure de film, notamment avec cette introduction in medias res riche d'idées de mise en scène et de touches d'humour justement agencées, elle s'estompe passé ce délai, lorsqu'une bande originale parfaitement immémorable vient se substituer à la plaisanterie toute relative dans laquelle baignait jusqu'alors l'écriture des dialogues. Le tout devient ensuite assourdissant et bourré de bons sentiments, perdant par là même une part significative de ce qui faisait l'intérêt de la première moitié du métrage.
Pour faire bref, la nouvelle création de Sanders produit une sorte d'objet filmique aux airs de faux-semblant dont le bon accueil s'explique par le soin apporté à la direction artistique mais qui, in fine, peine à surprendre, tant les messages qu'il souhaite véhiculer et les procédés de mise en scène qu'il incorpore pour y parvenir ne concentrent pas de véritable intérêt nouveau pour le genre. Souffrant d'une narration bien trop linéaire, donc prévisible, et d'un ton très lisse, Le Robot sauvage demeurera une énième tentative manquée (à l'exception près du Chat potté 2) de renouveler la recette qui consacra naguère les studios d'animation DreamWorks.