Ce "Robot Sauvage" vous donne tout ce que vous pouvez attendre d'un film d'animation adapté d'un livre pour enfants : des animaux tout mignons, des bons sentiments désarmants de douceur, un robot à l'humanité débordante, le tout appuyé par une animation qui met la barre très haut et une palette infinie de couleurs chatoyantes. Avec son monstre gentil et son oison tombé du nid, DreamWorks nous propose un nouveau récit d'apprentissage où l'amour d'une mère vaut toutes les pistes de décollage pour toucher le ciel, où la famille est celle qu'on se fabrique, où le cœur contrôle la technologie, où la culture se forge dans la nature.
Alors en contrepartie, il faudra bien admettre que Sanders ne s'affranchit jamais de la programmation assignée à ce type d'entreprise ; vous aurez sûrement droit à un moment ou à un autre - le choix est varié - à votre petite larme au coin de l'œil, à l'inaltérable démonstration de la supériorité de la paix sur la guerre, de la force de l'union face à la division etc... Bref, on vous offre la collection complète des thématiques destinées à vous redonner foi en l'existence même quand notre réalisateur s'autorise à rire de façon plutôt directe avec la mort, du moins la fragilité de la vie. Rien de transgressif bien sûr mais une petite audace dont nos amis les opossums sont les premiers à s'amuser.
Toutefois, si la mission déclarée d'un tel projet est de nous attendrir, elle est pleinement réussie. Pourquoi refuser ce monde de gentils prédateurs débarassés des hiérarchies imposées par la chaîne alimentaire ? Une île, ensemble ; un monde, un seul. Ce "Robot Sauvage", c'est une histoire pour s'endormir au coin d'un feu qui réconforte, qui réchauffe de l'intérieur.