La première question qu'il faut se poser lorsque l'on va voir Le Roi Arthur : La légende d'Excalibur, c'est :
- Est-ce que je vais voir un putain de film médiéval sur la légende d'Arthur, ou est-ce que je vais voir un putain de film médiéval de Guy Ritchie ?
Si ta réponse se porte sur la légende d'Arthur, je te conseille vivement de te refaire l'intégral de Kaamelott de ce cher Alexandre Astier, et de ronger ton frein en attendant que la trilogie sorte enfin!
Si c'est un bon Guy Ritchie qui t'intéresse, t'as sonné à la bonne porte!
Tu te retrouves dans la salle de cinoche de ton quartier, et lorsque le film commence, tout de suite tu attrapes ta liste spéciale Guy qui te permettra de savoir si toutes tes attentes sont satisfaites :
- Musique qui envoie du bois, à te défoncer les oreilles... check!
- Ralentis à outrance... check!
- Narration des flash-back avec une pointe d'ironie... check!
- Narration de ce qu'il va se passer avec une pointe d'ironie...check!
- Comique de situation... check!
- De l'action, des muscles, encore de l'action, et des blagues...check!
- Caméo hilarant d'un footballeur à la retraite... check!
Plus le film avance et plus ta liste se remplit. C'est même tellement étonnant que t'hésites pas à donner un coup de coude à ton voisin de siège pour qu'il te suggère d'autres idées!
Du coup, lorsque le film se termine, tu restes avec un arrière goût d'un c'est déjà fini ? mais partagé avec la satisfaction d'avoir payé pour quelque chose que t'avais prévu. Dans ce cas là, on a le droit d'en attendre davantage ? Parce que oui, tout est loin d'être parfait, mais pourtant!
L'ambiance globale du long métrage peut nous renvoyer à un mélange d'une série d'HBO peu connue, d'un film avec des chiffres de Zack Snyder écrit par Frank Miller, et de Snatch (bien évidemment). Cette impression provient sans doute de la présence de Aidan Gillen et Michael McElhatton au casting, d'une photographie maitrisée qui tire sur les tons gris, et des paysages ma-gni-fiques. Le fait que le personnage d'Arthur grandisse dans une maison close au beau milieu de Londinium, ajoute un aspect beaucoup plus rugueux à sa personnalité. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'il est le bâtard de Winterfell, mais Ritchie nous propose un Arthur tourmenté, traumatisé par la disparition de ses parents, et en soif d'action. L'aspect "magique" omniprésent, même si Merlin est parti cueillir des fraises et qu'il n'est jamais revenu, assume totalement le pan druidique et surnaturel de la légende. On est bien dans une histoire manichéenne, où l'un va vendre frère, épouse et fille pour garder son trône (en ferraille?) et l'autre va tout faire pour préserver les siens. Le point positif malgré son absence étonnante c'est le Graal. Le quoi ? Bah tu sais, le bocal à anchois que Joey a utilisé quand Rézus pissait le sang. Point positif je disais, parce qu'on en a rien à carrer la coquillette de ce ré-ci-pient, sachant que plusieurs siècles plus tard, on sait très bien que c'est ce cher Indiana qui le récup' pour sauver son daron, Henry Jones, avant de le perdre définitivement. Bref, comme je l'ai dit, si tu vas voir ce film, c'est pour voir du Guy Richie, et pas autre chose.