Titre un poil cynique (et référencé 80's ^^), dans la mesure où son dernier long, Le Roi Arthur, s'est fait torpiller par à peu près tout le monde.
Je n'ai pas souvenir de toutes les critiques "pro" que j'ai pu lire ça et là et je n'ai pas encore arpenté celles de mes compatriotes de SC : le problème viendrait-il du non-académisme de Guy Ritchie dans le traitement de son cycle Arthurien ? Je ne saurais (pas encore) le dire.
Je garde quand même en tête ces quelques mots de l'historien William Blanc : "il ne faut pas opposer un mythe arthurien originel et les adaptations d'aujourd'hui. Dès le Moyen-Age, chacun présente sa version. (...) On passe du chevalier violent au chevalier courtois, puis au chevalier chrétien"
Mais sans plus attendre, je m'en vais vous compter une légende, celle d'un modeste cinéphile (dans son acceptation "aimer") qui a vu Le Roi Arthur et qui l'a... aimé.
Il était une fois un réal britannique qui, à la faveur d'un petit polar un peu roublard (Arnaques, crimes et botaniques) se fit un nom. Notre cinéphile (appelons-le... Gruute), le découvrit sur le tard et resta un peu sur sa faim (tout comme avec un autre 1er long, d'un réal britannique également, Petits meurtres entre amis de l'excellent Danny Boyle).
S'enchaînèrent alors d'autres roublardises Snatch (gros succès), Revolver et Rocknrolla (moindre mais pas des flops). Gruute les vit les uns après les autres et se dit "un bon p'tit réal... ce Guy Ritchie" !
Mais Guy était le type de mec (inception de jeux de mot) à vouloir s'émanciper, de cette sorte de polar qu'il avait su créer. Il décida alors d'injecter son style et sa verve, dans d'autres genres, divers et variés : des 2 Sherlock, il ravit le Gruute, d'un code UNCLE, il n'atteint pas son but (non sans plaisir non plus).
S'ouvrirent alors les portes de Camelot dont Warner avait les clés et Guy s'empressa alors d'aller s'y amuser. Bien mal lui en a pris, critiques et publics détestèrent, pour cette fois réunis. Gruute, pour lequel l'occasion ne se présenta pas, prit son mal en patience... et patienta !
Et ce soir, après 126mn, il en resta coi : Guy était de retour et entièrement, cette fois ! Il injecta dans le cycle Arthurien, ses névroses, ses obsessions, il n'oublia rien ! De stylées ellipses à moments très légers, souvent de roublardises, le film est teinté. Une musique revigorante, d'un compositeur "petit", Gruute n'était plus habitué, à pareilles symphonies (d'un morceau évoquant Le dernier des Mohicans à une chanson d'une inquiétante étrangeté mais assurément stylée, entre Rag'n'bone man et Woodkid, s'il fallait la qualifier).
Inquiétante étrangeté, cela qualifie ce film, qui peut clairement dérouter, à n'en pas douter. Ritchie, Excalibur, Lord of the rings, Frazetta, burly brawl et God of War ainsi mélangés, peuvent faire tourner les têtes, c'est assuré. Pour ma part, du plaisir j'ai pris, à ce mix barbare. Mais à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.