𝐿𝑒 𝑅𝑜𝑖 𝐶𝑒𝑟𝑓 évoque inévitablement les chefs-d'œuvre du Studio Ghibli, et pour cause, l'un des réalisateurs, Masashi Ando, a travaillé au département d'animation sur des classiques comme 𝑃𝑟𝑖𝑛𝑐𝑒𝑠𝑠𝑒 𝑀𝑜𝑛𝑜𝑛𝑜𝑘𝑒, tandis que l'autre était assistant réalisateur sur 𝐿𝑒 𝑉𝑜𝑦𝑎𝑔𝑒 𝑑𝑒 𝐶ℎ𝑖ℎ𝑖𝑟𝑜. Ils ont donc appris à mêler la splendeur de la nature au conte fantastique. En théorie du moins. Car dans les faits, 𝐿𝑒 𝑅𝑜𝑖 𝐶𝑒𝑟𝑓 peine à retrouver cette subtile alchimie. Certes, le film bénéficie d'une technique irréprochable et d'une bande-son enchanteresse, mais le récit semble suivre une recette préétablie, dépourvue de l'élan vital qui animait leurs travaux précédents. Visuellement splendide, 𝐿𝑒 𝑅𝑜𝑖 𝐶𝑒𝑟𝑓 est pourtant répétitif, prévisible et souffre de moments d'ennui.


L'action débute dans une mine de sel où des chiens sauvages propagent la Fièvre du Loup Noir, une maladie mortelle. Un ancien soldat devenu esclave survit et s'enfuit avec une autre survivante, une petite fille nommée Yuna. Leur survie les rend important, ils pourraient détenir le remède face à cette épidémie ravageuse.


Cependant, 𝐿𝑒 𝑅𝑜𝑖 𝐶𝑒𝑟𝑓 souffre d'un problème de rythme et d'équilibre. Le scénario, pourtant simple en substance, s'embourbe dans un développement dramatique qui ne cesse de complexifier l'intrigue sans jamais réellement développer l'univers ou nous faire comprendre la mythologie du film. Le récit se perd dans une explication constante de son importance, sans prendre le temps de construire ses personnages ou son monde. Les envolées visuelles, aussi magnifiques soient-elles, ne trouvent pas d'écho au sein d'un récit fragmenté. Là où 𝑃𝑟𝑖𝑛𝑐𝑒𝑠𝑠𝑒 𝑀𝑜𝑛𝑜𝑛𝑜𝑘𝑒 créait un univers immersif en quelques minutes, ce film ne parvient pas à développer une véritable vision ou même un message clair.


Indéniablement, le film est d'une grande beauté; les effets de lumière sont bien retranscrits et certains moments parviennent à susciter une émotion forte. Mais ces instants sont sporadiques dans un métrage qui cherche sans cesse à se complexifier sans jamais approfondir ses thématiques. 𝐿𝑒 𝑅𝑜𝑖 𝐶𝑒𝑟𝑓 est une œuvre qui, malgré ses atouts esthétiques, manque de l'âme et de la profondeur qui font les grands films d'animation. Il reste une expérience visuelle agréable, mais qui laisse le spectateur sur sa faim, en quête de la magie que promettait son héritage.

dosvel
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le 6 oct. 2024

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