Complètement niais ou barré ? Faites vos jeux.
Ce film est à part dans chaque comparaison que j'ai voulu faire. Pour un plus, il y a presque à chaque fois un moins. Mais j'ai tenu à ne pas botter en touche avec un cinq étoiles parce que plusieurs éléments sont très bons et surtout la fin, qui vous laisse un bon a priori.
Mais il faut encore arriver jusque là, et il faut se faire violence. Surtout parce que ce dessin animé véhicule tous les gros poncifs du cinéma Japonais de mauvaise qualité :
- Les personnages insipides, qui se lancent dans des joutes verbales aussi niaises qu'inutiles
- Les clichés de la société Japonaise des années 90 : les petites écolières mièvres en jupettes ultra-courtes, tout droit issues d'un fantasme malsaint.
- Les plans en contre-plongée sur l'anatomie féminine, souvent en gros plan et au mépris de l'action en cours
(Ces deux clichés étant particulièrement insupportable à cause de l'image de vieux pervers qu'ils renvoient.)
- Les parties de l'histoire mal développées ou maladroites (les monstres, leur extermination, ou la quasi totalité des survivants décimés en une descente d'ascenseur)
- Un énième film sur le virus de la mort qui anéanti l'espèce humaine
- Le manque d'approfondissement de l'histoire, qui a pourtant des bases solides et qui offre un nombre infini de rebondissements possibles.
- Les rebondissements lamentables.
Ceci étant dit, il y a quand même de gros points positifs. A commencer par l'extrême profondeur de l'histoire, totalement barrée et impossible à anticiper dans son ensemble.
Kazuyoshi Katayama plante en effet un décors tortueux et très dense, à mi-chemin entre science-fiction et mythologie. Et les emprunts sont multiples : contes de Grimm / Perrault, univers du jeu vidéo, mythologie Japonaise...
L'emprunt aux Contes Européens rappelle d'ailleurs l'excellent Jin Roh de Mamoru Oshii. A ceci près que le Film n'en a pas la grandeur.
La partie virale est par ailleurs traitée avec un recul et une approche plus qu'originale, je n'en dirais pas plus, mais ça vaut le coup. Surtout vu l'intégration faite dans l'histoire.
La fin du film est un rebondissement appréciable et bien senti. Les mauvaises langues diront qu'il était temps, mais je préfère me dire que c'est déjà pas mal.
Si on compare avec le plus que moyen Appleseed, du même auteur et d'après le manga de Masamune Shirow, c'est une bonne évolution.
Je reste donc sur un film difficile d'accès, plutôt maladroit et perfectible, mais qui se révèle assez intéressant dans son ensemble. Notamment pour la richesse de son background.