Annoncé comme «le chef d’œuvre de l'animation chinoise», Le Roi des Singes semble pourtant bien surestimé. Surtout quand on voit qu'à côté de ça l'animation chinoise a fait de magnifiques dessins-animés comme… euh… hum. Ok, Le Roi des Singes est peut-être «le chef d’œuvre de l'animation chinoise» en fait. Par contre si c'est une perle de l'animation, ce n'est qu'en surface. Qu'on me parle pas de racisme, mais wallah comme de par hasard ce film à tous les airs d'une contrefaçon. C'est très beau en surface, alors qu'au fond niveau qualité c'est très moyen.
Wan Laiming s'inspire de sept chapitres du classique de la littérature chinoise La Pérégrination vers l'Ouest pour en faire un dessin-animé, qui a les traits d'un conte pour enfants. Un conte pour enfants où un roi singe surpuissant et arrogant décide de chercher une arme à sa convenance chez son voisin Dragon, soit le bâton magique de Son Goku, en mode «yolo n'me cassez pas les couilles». L'arme n'étant maniable par quiconque, le dragon lui dit un truc du genre «La vie de ma mère, si tu pécho le bâton, je te l'offre gracieusement ma gueule». Sauf que cette baltringue, bien que le singe ait réussi, il va changer d'avis et porter plainte pour vol. Et là, ça part en couilles.
Incohérence ou débilité profonde, le singe sera manipulé pour être puni sans qu'il le sache. Sa punition ? Gagner un job de rêve en gardant une écurie céleste ou un verger dans un jardin qui n'a rien à envier à celui d'Eden. Non pas le joueur de foot, l'autre. D'ailleurs dans ce verger, il y a de belles paires de couilles qui donnent l'immortalité. Enfin, dans le dessin-animé, ils appellent ça des «pèches», m'enfin je ne suis pas dupe moi, je sais reconnaître des couilles, j'en ai toujours sur moi. Enfin bref, paye ta punition, c'est comme si que tu condamnais un pédophile à lui offrir un job de directeur d'école.
Sinon Le Roi des Singes, c'est beau. Il y a belle palette de couleurs nuancée tout le long du film qui rappelle la peinture chinoise et ça se déroule sous forme de chorégraphies sympas bien que parfois c'est aussi ridicule que du Kamel Ouali. Aussi sympathiques soient-elles, ces chorégraphies cassent le rythme qu'est déjà traînant et n'apportent pas grand-chose au récit. En fait, c'est chiant car durant 1h40 on suit un singe qui se laisse guider d'un point à un autre, et il y a autant de tension que dans l'épisode 12 de Dora l'Exploratrice. Vraiment.
En fait, même en le replaçant dans le contexte historique, il n'y a que la musique faite d'instruments traditionnels par l'Opéra de Pékin et les décors qui sont bien. Pour le coup, vraiment excellents. Après comme quoi être le meilleur ne vaut pas grand-chose sans concurrence. Là c'est un peu abusé l'estime qu'ils en ont les chinois. Foutage de gueule. Comme quoi : le singe tant plus il monte en haut, tant plus il montre son cul.