Dans un spectacle de rue, des comédiens se moquent ouvertement du roi. Arrêtés, ils obtiennent de jouer leur spectacle devant le roi et n'auront la liberté que s'ils parviennent à le faire rire. Sur ce canevas digne d'une farce de saltimbanques du Moyen-Âge – mais l'histoire se déroule au début du XVIe siècle –, Lee Jun-ik monte un spectacle étourdissant tourné apparemment dans la Cité interdite de Séoul. Prises de vue souvent originales, pellicule aux couleurs très saturées, musique discrète mais efficace, le film crée un équilibre subtil entre les grosses ficelles de la farce populaire et burlesque et la progression finement rythmée du récit, servi par une excellente équipe d'acteurs. Pourtant, la principale qualité du film est ailleurs. Elle réside dans l'enjeu vital du pari que les comédiens de rue doivent relever. Faire rire le bon peuple des travers des puissants est une chose. Faire rire les puissants de leurs propres turpitudes en est une autre. Et les comédiens n'ont pas prévu que le roi allait se piquer au jeu au-delà de toute attente. Le pari devient un jeu avec la mort dans lequel tous les protagonistes vont finir par s'emmêler les pinceaux. Le comique et le tragique se côtoient, Les comédiens deviennent les spectateurs des bassesses de la cour et de la folie dévastatrice du roi. Qui joue ? Qui est spectateur ? Qui sera la victime expiatoire ? Je ne vous en dis pas plus. Passez un bon moment !