Pas de comédie pyrénéenne, cette fois-ci pour les Larrieu, mais un mélodrame jurassien, selon les dires des frères cinéastes, même si le premier terme peut-être contesté. Toujours est-il que cette adaptation littéraire prend toute son ampleur dans un récit qui s'affiche dans le plus pur esprit romanesque. La beauté des paysages naturels est de mise comme toujours chez les réalisateurs et, malgré une mise en scène un peu en deçà de leurs productions précédentes, Le roman de Jim s'avère continuellement passionnant, joliment agencé autour du sujet de la famille, en général, et de la paternité, en particulier. Celle-ci est abordée dans tous ses états, dans un scénario clair, débarrassé de toute impureté, qui ménage de larges moments de tendresse, d'humour et de drame. Le personnage le plus étoffé et le mieux écrit est à l'évidence celui de Karim Leklou, lequel excelle dans un rôle où l'on retrouve son charisme doux et moins son habituelle étrangeté, qui n'était pas requise pour la bonne compréhension de son caractère. Assez paradoxalement, Le roman de Jim est peut-être le moins personnel des longs-métrages des frères Larrieu mais aussi, avis certes subjectif, leur meilleur et, en tous cas, le plus touchant de tous.