Son fils, ma bataille
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le 16 août 2024
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Sympa... mais juste sympa, donc je suis déçu.
J'ai pas lu le roman (celui de Pierric Bailly je veux dire) mais son sujet (qui me botte bien, a fortiori en ce moment) me faisait espérer un film vraiment dévastateur, qui m'enverrait au tapis.
Hélas non, c'est à peine si ça m'a ébranlé finalement, j'ai trouvé ça tragiquement tiède de bout en bout, et toutes les scènes fortes attendues (qui arrivent toutes, c'est bien le mélo que l'on peut se figurer en lisant le pitch) s'avèrent toutes décevantes, beaucoup trop courtes pour laisser le temps à l'émotion de poindre. J'ai brièvement saisi quelques étincelles, mais toutes s'éteignaient aussi sec, trop vite balayées par la scène suivante. C'est regrettable, mais le film dure 1h40 générique compris, or je pense qu'il aurait vraiment gagné à en durer 30 de plus, pour prendre son temps, étirer toutes ses scènes, étirer le temps... Le film se déroule en effet sur 25 piges, à grand renfort d'ellipses (parfois inspirées) et d'une voix-off très scolaire (beaucoup moins inspirée) ; mais on ne sent hélas vraiment pas passer ces années... Et il aurait fallu je pense, pour que les retrouvailles du dernier acte (je pense ne spoiler personne) fonctionnent. Et je suis pas en train de dire là qu'il aurait fallu sortir les violons, les ralentis, les larmes ou autres codes du mélo qui tâche, au contraire, j'apprécie la simplicité formelle et le dénuement de tout artifice de la part des frangins Larrieu (et je dirais même que c'est tout à leur honneur), mais je maintiens que cette scène, comme toutes les autres, est beaucoup trop courte.
Et du coup, potentiel gâché pour moi, le film ne m'a pas fendu le cœur comme j'aurais aimé qu'il le fasse.
Cela étant dit... je n'ai pas passé pour autant un vilain moment, et je lui reconnais quelques qualités, la première étant d'être arrivé à me rendre sympathique Sara Giraudeau, actrice que je peux pas blairer habituellement (je déteste sa petite voix de souris, elle me tape sur les nerfs), et qui est ici impeccable, touchante et solaire, dans un rôle super et à l'origine de la plus belle réplique du film (que je ne dévoile pas, mais ça se passe lors d'une baignade dans une rivière avec le personnage de Karim Leklou). J'avoue que je pensais pas que Sara Giraudeau pourrait m'émouvoir un jour dans un film, et là c'est fait, donc c'est cool.
Une réplique parmi la poignée de celles qui m'ont fugacement touché.
En revanche, je peux toujours pas blairer Lætitia Dosch (qui joue toujours aussi mal d'ailleurs, il faut voir la scène ici où elle balance ses quatre vérités à sa sœur, c'est une cata - une scène qui aurait dû être forte elle aussi, dans un autre style, mais qui tombe presque à plat tellement elle est mal débitée). Mais comme elle joue elle, pour le coup, une connasse intégrale (ceux qui auront vu le film comprendront - et il y a une scène qui la rend impardonnable même aux derniers qui pourraient être tentés de la défendre), le personnage fonctionne. Il est parfaitement détestable (et hélas crédible).
Les autres interprètes sont eux tous impecs, gamin compris (ce qui n'est jamais une évidence), et d'ailleurs j'aime bien le fait que Karim Leklou ne soit pas rajeuni dans les premières scènes du film (il est juste rasé, contrairement aux scènes où son personnage sera plus vieux), dans lesquelles il est censé avoir 20 ans (dixit sa voix-off). L'acteur en ayant 40, je me suis dit que bon, la suspension consentie de l'incrédulité avait quand même ses limites, mais là, sa voix-off te désamorce illico ça par une petite réplique comme quoi il ne se rappelle plus précisément de ce à quoi il ressemblait à cet âge-là. On a tous en tête des rajeunissements de cinéma (pratiques ou numériques) affreux (je donne pas d'exemple, il y en a plein), aussi je trouve la pirouette assez maline et bienvenue. Les meilleurs artifices sont parfois les plus simples !
Et il y a plein de petites choses sympas comme ça dans le film, des petites idées, répliques, des plans, des décors (le Jura) qui lui donnent son charme et font que même si je n'y ai pas trouvé la déflagration émotionnelle que j'y cherchais, j'ai tout de même passé un petit moment sympa.
Mais ça passe tout de même à côté de son potentiel en ce qui me concerne.
Créée
le 17 août 2024
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