Enfin un film qui m'a donné l'envie de retourner au cinéma cet été ! Et je n'ai pas regretté d'être allé voir cette belle adaption du roman de Pierric Bailly par les frères Larrieu, qui nous proposent un mélo sans artifices, sur la paternité.
Si l'on peut effectivement être agacé par l'extrême passivité du personnage d'Aymeric, d'une résilience qui, certes, force l'admiration ; mais un peu trop bonne pâte et que l'on aimerait voir davantage se révolter face aux épreuves qu'il doit traverser et aux coups qui lui sont portés, force est de reconnaître que Karim Leklou trouve là un de ses plus beaux rôles, qui devrait, sans nul doute, lui offrir une nomination dans la catégorie Meilleur Acteur à la prochaine cérémonie des César.
Et même si dans quelques scènes, les dialogues sonnent un peu faux ou tombent à plat, l'on finit par se laisser totalement submerger par l'émotion qui se dégage de cette histoire qui se déroule sur plus de 25 ans. Un récit plein de mélancolie, sentiment renforcé par les paysages du Haut-Jura et la ville de Saint-Claude dont la situation encaissée accentue encore l'impression d'étouffement et l'absences de perspectives joyeuses.
La mise en scène est très élégante et surprenamment sobre pour les frères Larrieu, que l'on a rarement vus aussi sentimentaux. Leur caméra, toujours placée à bonne distance, parvient à saisir avec beaucoup de pudeur tout ce qui se joue autour cette question de la parentalité, lorsque le modèle familial sort des sentiers battus.
Sara Giraudeau illumine le film. Laetitia Dosch et Bertand Belin, qui incarnent des personnages dont les réactions peuvent déconcerter ou agacer, sont incroyables de naturel. Le talent de ces trois acteurs se conjuguent à la très belle performance de Karim Leklou pour produire ce beau mélo, sans pathos, qui pourra autant laisser certains spectateurs sur le bord de la route que totalement embarquer les autres.
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