Le roman de Jim raconte la rencontre entre Aymeric (Karim Leklou) Florence (Laetitia Dosh), déjà enceinte d'un homme qui l'a abandonné. Aymeric va donc éduqué Jim (le nouveau-né) de sa naissance à ses 7 ans. Tout bascule lorsque le géniteur de Florence réapparait dans leur vie.
Cette histoire se déroule sur plus de 25 ans. Un récit plein de mélancolie, sentiment renforcé par les paysages du Haut-Jura et la ville de Saint-Claude dont la situation encaissée accentue encore l'impression d'étouffement et l'absences de perspectives joyeuses. Malgré quelques dialogue relativement creux dans certaines scènes, on se laisse vite submerger par l'émotion qui se dégage de cette histoire.
La mise en scène est très élégante. La caméra, toujours placée à bonne distance, parvient à saisir avec beaucoup de pudeur tout ce qui se joue autour cette question de la parentalité, lorsque le modèle familial sort des sentiers battus.
Sara Giraudeau illumine le film. Laetitia Dosch et Bertand Belin, qui incarnent des personnages dont les réactions peuvent déconcerter ou agacer, sont incroyables de naturel. Le talent de ces trois acteurs se conjuguent à l'incroyable performance de Karim Leklou. L'interprétation de ce dernier est foudroyante de nuances et de sincérité : entre fragilité, douceur, tendresse, il émeut dans jamais forcer sur le mélo . Captés par les regards, des moments d’une infinie tendresse qui broient le cœur mais sonnent si juste.
Le film des frères Larrieu apporte un regard sensible et profondément humaniste sur le sujet de la paternité : l’amour parental doit-il nécessairement avoir une origine génétique pour s’exprimer ? Donner naissance à un être humain peut-il nous garantir de bien l’élever ? Qu’est-ce qu’une famille au final ? Tant de question complexes qui sont traités avec justesse et empathie. Le film évoque aussi les ravages des mensonges aux enfants qui souffrent en silence de certaines révélations.
Un film rafraichissant et émouvant qui aborde pourtant un sujet sensible autant qu'intemporel, celui de la paternité. Le roman de Jim constitue la véritable surprise de l'été. Quelle douceur