En sortant de prison à la suite d'un délit mineur, un homme rencontre une ancienne connaissance, enceinte d'un homme qui ne veut pas reconnaitre le futur bébé, mais qu'importe ; ils vont s'aimer, vivre ensemble dans le Jura et il va s'occuper de cet enfant comme s'il était le père. Sauf que le géniteur biologique va réapparaitre quelques années plus tard...
On ne peut pas dire que je connaisse le cinéma des frères Larrieu, le seul essai Les derniers jours du monde m'ayant consterné, mais là, c'est si ils étaient touchés par la grâce du mélo, à travers une histoire très touchante, celle d'un père de substitution qui va occuper la place vacante, et qui va souffrir à en crever d'avoir été évincé.
C'est aussi l'occasion de prouver à quel point Karim Leklou est un acteur magnifique, qu'on voit quasiment de tous les plans, dont son aspect massif contraste avec sa grande douceur, presque maladroit parfois, mais qui assume jusqu'au bout cette paternité qui lui tombe au départ comme un cheveu dans la soupe tout en restant digne jusqu'au bout. Les réalisateurs sont clairement de son point de vue, jusqu'à une dernière partie vraiment touchante où la paternité ne concerne pas uniquement les liens du sang. J'aurais peut-être un bémol sur Laetitia Dosch, la mère, dont le jeu me semble étrangement décalé, comme si elle lisait un texte ; comme le démontre la scène de retrouvailles où ça sonne faux. On retrouve aussi Sara Giraudeau, Bertrand Belin ou Andranic Malet, qui joue Jim à l'âge de 23 ans.
Sans ce bémol énoncé plus haut, je pense que Le roman de Jim, tiré d'un livre éponyme, aurait pu flirter avec les sommets du mélo, mais il est difficile de ne pas être avec les yeux secs avec cette histoire touchante sur la paternité.