Voilà, il m'aura fallu du temps pour visionner le film de Morita qui ne m'inspirait pas plus que cela. Le Royaume des Chats nous conte l'histoire de Haru, une jeune fille de 17 ans comme les autres , assez insouciante et intéressée par les garçons. Un jour elle sauve un chat qui se met à lui parler, et elle se retrouvera catapultée au royaume des chats ou elle devra affronter plusieurs épreuves. Finalement, je me rends compte que j'avais raison de ne pas être plus inspirée que ça, car ce film a bien du mal à égaler les productions de Ghibli (y compris celles des réalisateurs peu connus), la faute à un scénario bien trop répétitif, une histoire vraiment trop simple, un graphisme bien peu emballant (à mon avis personnel) et économique à l'exces, et des personnages quelque peu transparents.
Ce qui frappe dans "Le Royaume des Chats" est cette différence de graphisme avec les autres films du studio. Si en soi, ce parti pris n'est pas négatif, ici, la différence fait mal. En effet, les décors se contentent en réalité du minimum syndical. Mais c'est surtout au niveau des personnages que le mât blesse. Le character design reste au gout de chacun, mais je dois avouer que personellement, il ne m'a pas du tout emballé, faisant beaucoup trop "shojo-manga". Surtout, on remarque à chaque instant la platitude du dessin : il n'y a pas d'ombres, pas de relief, tout est plat comme quand on dessine simplement sur une feuille. La mise en scène est tout aussi plate, à mille lieux des autres films du studio. Il n'y a pas non plus cette ambiance particulière, ce petit quelque chose qui fait que l'on reste accroché au film, même si le scénario est simple ou inexistant (comme dans Totoro par exemple). Ici, on est devant un petit divertissement, sans prétention aucune, agréable dans son ensemble, mais sans plus.
En effet, le défaut du film est d'être incroyablement linéaire. En fait, tout est une fuite en avant. L'héroine ne fait que fuir, fuir, fuir encore. Ce qui, à force, devient plutôt agaçant. D'autant que les épreuves qu'elle doit passer sont peut-être un peu trop simples et pas assez intéressantes. Le monde des chats, lui, n'est pas assez exploité et au final assez peu intéressant, on aurait aimé avoir plus de détails sur ce royaume et la façon de vivre de ses habitants, mais non, la surface n'est que grattée. Au final, alors que le film dure à peine une heure et 15mn, il parait plus long que d'autres films de deux heures. Il faut signaler également la faiblesse des personnages, principaux comme secondaires, pour l'essentiel stéréotypés. Haru est plutôt passive, subissant entièrement les éléments sans vraiment les affronter, ni vraiment être active, se laissant constamment sauver par des chats à peine plus intéressants qu'elle, et opérant un changement dans sa façon de se voir par trop abrupt. Le message du film en lui même n'est pas mal, c'est en fait son traitement qui fait défaut. Plutôt superficiel, il peine finalement à convaincre.
Néanmoins, quelques points sont positifs. Aussi, en règle général, le scénario se laisse suivre sans trop de soucis, promettant des lors un bon divertissement. La qualité reste agréable et le film réserve son lot de bons moments humoristiques. La musique reste agréable. Enfin, on prend un réel plaisir à retrouver le baron et Muta, personnages secondaires de "Si tu tends l'oreille", dont est reprise d'ailleurs une partie de la partition musicale.
Pour conclure, Le Royaume des chats fait bien pale figure aux côtés de ses prédecesseurs et reste pour l'instant l'un des films les moins intéressants des studios Ghibli.