Avec le Sabre infernal je viens de terminer de voir les Chu Yuan adaptés de Gu Long avec Ti Lung dans le rôle principal, du moins ceux édités en France puisqu’il existerait aussi Pursuit of Vengeance (1977), Swordsman and Enchantress (1978) et deux suites au Sentimental Swordsman (si je ne me trompe pas).
Au menu : décors en studios, intrigues à tiroir, empoisonnements, chevalerie, traitrise, sociétés sécrètes, combats au sabre ou à toutes sortes d’armes blanches possibles et parfois un peu de surnaturel et d’érotisme. Que des choses tout à fait réjouissantes servies par des superbes décors, des éclairages hmmm rigolos et une réalisation peut-être anecdotique mais efficace, réfléchie, esthétique et avec des tics qui lui sont propre et qu’on a plaisir à retrouver.
Bon, bien sûr on peut trouver tout cela très kitsch, en plus d’être la plupart du temps tiré par les cheveux. Mais personnellement j’y vois d’honnêtes divertissements, aux retournements de situation peut-être incohérents mais qui permettent au moins de ne pas s’ennuyer, et dotés d’une élégance assez exceptionnelle pour le genre. En plus Ti Lung est très charismatique et dans les habitués aux seconds rôles, Lo Lieh et Yueh Hua sont foutrement classieux.
Tous ces films se ressemblant un peu on en vient facilement à les confondre, mais aussi en en voyant un nouveau à apprécier les quelques variations qu’on y trouve. Ici la formule se mâtine de western spaghetti, influence pas tout à fait digérée mais influence quand même. Et presque tout le film se déroule de nuit. Ca en fait de base un des plus chouettes, mais il y a en plus un super combat final contre Lo Lieh, assisté par ses généraux Poème, Peinture, Luth et Epée, aux armes assez amusantes.
Cependant, le scénario est un peu plus linéaire qu’à l’habitude, il s’agit dès le départ d’aller affronter le mystérieux Maître Yu, de déjouer ses pièges et ses plans pour arriver jusqu’à sa tanière. Pas de vengeance en jeu, mais on se rapproche un peu plus des films de Chang Cheh sans en atteindre l’intensité et c’est tout de même dommage.