Je ne comprends pas le suédois. Je ne suis donc pas certaine qu'Alexandre ne prononce pas - ne hurle pas - la fin du Notre Père lors de sa supplique à Dieu. En tout cas, elle ne se trouve pas dans les sous-titres, et, quelque part, c'est logique. Car dans cette ampiance d'apocalypse, les "siècles des siècles" ne seront pas. Sauf si... sauf si Dieu écoute la supplique d'Alexandre. Sauf si Dieu sauve le monde en échange de son sacrifice...
Le début du film est "long, lent et verbeux". Un dialogue entre deux intellos - Alexandre, ex-acteur devenu professeur et journaliste, et Otto, ex-professeur devenu facteur - devant "Patit Garçon", le fils d'Alexandre, enfant sans nom à la fois facétieux et muet.
Puis, le film monte en puissance. La fête de famille. L'annonce de la guerre nucléaire. La prière. Et ce fameux sacrifice. Et le film envoûte, envoûte, de plus en plus.
Alexandre croit-il vraiment pouvoir sauver le monde, sauver ses proches, sauver son fils, en couchant avec la "sorcière" ? Est-ce de la Foi, de la pensée magique, de la folie ? Dieu, s'il existe, acceptera-t-il de permettre à la vie de continuer en échange du renoncement d'Alexandre à son couple, à ses biens, à sa famille, au monde lui-même ?
Et, surtout, à la parole. Au verbe.
Pour les siècles des siècles.
"Au commencement était le verbe" sont les premières paroles de l'enfant muet.
Pourquoi, Papa ?