Plongée dans un Paris terne, silencieux, morose où seuls résonnent les crissements de pneus, les coups de feu et les bruits de pas d'un homme seul fuyant et traquant à la fois ses poursuivants.
La scène d'ouverture introduit un Delon quasi-silencieux et donne le ton du film qui reposera principalement sur le charisme de l'acteur. Arborant tour à tour un imper beige et un costume gris pour se fondre respectivement au jaune diurne et au bleu de la nuit, Jef Costello traine sa solitude comme un fardeau.
Impossible pour Sisyphe d'être heureux, il renoncera au poids de l'existence dans un final marquant une dernière fois l'absence de peur d'un Samouraï résigné jusque dans l'acte final du seppuku.
Semblable à un délire paranoïaque, la scène de course poursuite dans le métro est parfaitement orchestrée. On notera également la prestation du commissaire, particulièrement dans sa confrontation à Nathalie Delon lors de sa visite chez elle dans l'objectif d'obtenir ses aveux.