C'est qui le patron !?

Je me devais d'écrire au moins quelques lignes au sujet de ce film étant donné que je l'ai gratifié d'un 10/10 avec recommandation.

Ai-je réagi sur un coup de cœur ? Une totale subjectivité sur le moment ? Oui, probablement je l'admet. Le film n'est en soit pas "extraordinaire", une histoire simple, de gens simples. Et c'est justement grâce à cela qu'il se démarque.

Je dois tout d'abord confesser une grande admiration pour Monsieur Jean Gabin. Vous me direz qu'il n'y a aucune prise de risque d'affirmer ça, ses fans étant nombreux. Mais c'est sur ce point que l’œuvre m'a complètement embarqué du début à la fin et où j'aimerais développer mon propos.

/!\ Attention! Je tiens à préciser que le discours qui va suivre pourrait éventuellement outrer la bien-pensance actuelle sur l'évolution des genres et l'anti-patriarcat. Si vous êtes dans ce cas, je conseille de ne pas poursuivre la lecture. Amicalement! ;-) /!\

Dans la plupart de ses films, les rôles de Gabin représentent souvent une force tranquille qui fait autorité dans son milieu. Quelqu'un que l'on respecte, que l'on écoute, voir que l'on craint. Par exemple:

- Un Chef de restaurant honorable dans "Voici le temps des assassins".

- Un éminent faussaire dont personne ne discute les ordres dans "Le cave se rebiffe".

- Un commissaire estimé dans "le Pacha"

- Un gangster redouté dans "Touchez pas au grisbi", "Le rouge est mis" ou encore "Mélodie en sous-sol"

Il incarne aussi des rôles plus simple comme dans "Le jour se lève", "Gas-oil" ou "Des gens sans importance". Mais la encore il se révèle être un Monsieur respectable dans son élément. Même lorsqu'il joue un SDF dans "Archimède le clochard", il est ce marginal dont la gouaille remet en place le premier pedzouille venu!

En gros, j'adore Jean Gabin pour tout cela, dans tous ses rôles il est l'exemple type de l'image que l'on se fait d'un "Homme", un père, un patron, un chef, un Monsieur.

Mais là où il se démarque également d'autres acteurs qui peuvent prétendre à ces types de rôles. C'est que l'on ressent aussi une certaine fragilité, des faiblesses, une remise en question permanente. Les deux faces, indissociables, d'un être humain. L'assurance est toujours accompagnée du doute chez lui.

Et c'est justement dans CE film que tout cela est le plus palpable. C'est dans ce film que l'image que j'ai de cet acteur est porté à son paroxysme.

Gabin n'a dans ce film pas besoin d'en dire trop, pas besoin d'en rajouter, pas besoin d'en jouer. Il est juste lui, d'une simplicité qui n'a besoin d'aucun artifice pour fonctionner. Tout comme l'histoire du film qui n'a pas besoin de plus de violences, plus de répliques ou de temps fort pour fonctionner.

J'espère avoir réussi à faire passer mon ressenti par ces quelques mots sur un film qui m'a marqué par son message et surtout par son porte-étendard, Jean Gabin. Un grand Monsieur du cinéma, mais pas que. Je sais que l'image d'un acteur peut parfois être confondue avec celle de ses personnages, au point de créer un mythe. Mais si tous ces rôles lui collent si bien à la peau, c'est aussi à cause d'une vie mouvementée faite de nombreuses expériences et aventures. En témoigne par exemple sa présence dans cette liste: https://www.senscritique.com/liste/actor_warrior/3141391?mode=preview

Il restera pour moi l'une des grandes figures masculines du cinéma. Grâce au subtile mélange de ses forces ainsi que de ses faiblesses magistralement interprétées dans ses films.