Un ado vivant dans le coin le plus pourri de Washington travaille pour le gang local.Pour éviter que son petit frère ne soit à son tour recruté par l'organisation,il tente de fuir le quartier avec lui,aidé par l'épave du secteur,un vétéran de la guerre en Afghanistan.Jean-Claude Van Damme tourne de ces trucs,maintenant.Certes,il est abonné depuis longtemps aux séries Z navrantes,mais là ça ne s'arrange pas.Le film est l'oeuvre d'un certain Lior Geller,réalisateur et scénariste de la chose,qui adapte ici son court-métrage "Roads",qui détient parait-il le record mondial de récompenses obtenues pour un court étudiant.Il faut espérer que ce premier jet n'avait pas grand-chose de commun avec sa version allongée,sans quoi on peut s'inquiéter quant à la santé mentale des jurés décernant ces prix.En vérité,rien n'est bon dans "Le sang du cartel".L'entame est à peu près correcte,installant une ambiance glauque assez inquiétante dans un environnement hostile.Certains éléments sont même plutôt originaux.Nous sommes donc à Washington,ce qui change de New York ou L.A.,et les gangsters ne sont ni blacks ni mexicains puisqu'il est question du MS13,la sinistre Mara Salvatrucha,trop célèbre mafia salvadorienne dont les membres sont tatoués jusqu'au trou du cul et ont des tronches de murs de chiottes graffités.Mais il apparait vite que tout ceci ne sert que de décor à une énième bisserie bien basse de plafond.Si on veut voir de vrais films sur ces criminels,mieux vaut regarder "La vida loca",documentaire dont le réalisateur Christian Poveda finira assassiné par ses nouveaux amis,ou dans le genre fiction le "Sin nombre" de Cary Fukunaga.Mais Geller est loin de ces références et on voit vite arriver le film de ghetto à gros sabots perclus de clichés.C'est donc reparti pour un festival de sales gueules à gros bras,de baraques délabrées,de tatouages,de flingues,de trafic de drogue,sur fond de rap latino abrutissant.Le gars Lior a dû écrire son script sous l'effet de la meth car ses péripéties ne tiennent pas debout un instant,tandis que sa réalisation est purement catastrophique.Une bonne moitié du métrage est constituée de longues parlotes insipides et moralistes,avec notamment les préparatifs d'un mariage,l'ensemble étant d'un inintérêt absolu et privant le film du moindre rythme.Et quand le cinéaste se décide à envoyer de l'action,c'est carnaval.Décidément l'homme de tous les records,Geller enterre Bay,Greengrass et les réals de Hong-Kong en nous gratifiant de scènes complètement illisibles qui doivent comprendre au bas mot vingt cinq mille plans à la seconde.Ca fait mal au coeur,mal aux yeux,et on ne pige rien au déroulement tant c'est rapide.En plus,il ne sait pas filmer car le peu qu'on arrive à saisir dénote une incapacité dramatique à donner du relief à ses combats.Dernier clou dans le cercueil,le gunfight final a lieu dans l'obscurité.Et JCVD alors?Eh bien,le pauvre commence à faire son âge à tout point de vue.Les traits creusés d'un vieillard et la vitesse de déplacement d'un arthritique,il est à peine plus mobile que Steven Seagal dans ses grands jours.Il hérite là d'un personnage tourmenté qu'il incarne de manière ridicule.Le mec,muet suite à une blessure de guerre,est en plein stress post-traumatique,ce qui nous vaut une bonne rasade de flashbacks afghans tout pourris.Humilié par les racailles du secteur,on attend pendant tout le film qu'il se réveille mais ça n'arrivera que tardivement,de manière très molle et peu efficace.Les inconnus qui l'entourent ont dû retourner à l'ANPE Spectacle vu leur niveau,seul David Castaneda,qui joue le parrain Rincon,ressemblant à un acteur.