Evidemment, les auteurs (Gerard Oury et Albert Algoud) n'étaient pas sans savoir que leur remake du "Schpountz" de Pagnol aurait à soutenir la comparaison avec l'original, et que Smaïn se cognerait à l'inégalable création du rôle-titre par Fernandel.
Et effectivement, la comédie d'Oury est n'est pas très probante; les insuffisances d'acteur de Smaïn (notamment lorsque qu'Iréné comprend qu'il a été le jouet naïf d'une mauvaise farce, découvrant à ce moment une facette dramatique du rôle) sautent aux yeux et appauvrissent le personnage.
Ce "Schpountz", un apprenti comédien vaniteux persuadé qu'il a du talent, ce "Schpountz" de l'an 2000, modernisé, raccourci et rythmé, reste un divertissement honorable, pour au moins la raison que, quoiqu'on en fasse, le sujet de Pagnol est bien plaisant. Mais une question qui se pose tout au long de la comédie, c'est de l'utilité d'avoir contraint Smaïn à adopter l'accent provençal. Les auteurs auraient été sans doute plus inspirés et originaux s'ils avaient adapté la personnalité de l'acteur à son personnage et crée une variante. Leur relative fidélité prive le film d'Oury d'une approche surprenante et pourquoi pas caustique, et le maintient dans une transposition un peu fade, sans grande personnalité et, surtout, dans laquelle le cinéaste n'a rien à gagner.