Moi, j'aime le cinéma de Robert Mulligan.
C'est pourquoi je vous mets en garde : si vous ne connaissez pas son oeuvre, piochez n'importe quel autre film de sa filmographie, mais EVITEZ CELUI CI !!
Certes le cahier des charges est, en apparence, respecté : c'est l'histoire, Mulliganienne en diable, d'un adolescent confronté au rude monde des adultes, et qui va en tire des leçons.
Seulement voilà où le bât blesse : l'une des adultes, c'est Whoopi Goldberg, et l'habituelle sensibilité exacerbée de Mulligan est ici remplacée, phagocytée par la sensiblerie mélodramatique de cette fichue mauvaise actrice qui tire toute la couverture à elle et nous impose ses visions moralisatrices et bondieusardes, généralement absentes pourtant,du reste de l'oeuvre de Mulligan
Du coup, plus rien ne nous touche, ne nous émeut, comme sait pourtant si bien le faire le cinéaste d'ordinaire, pour faire place à l'univers aseptisé de la tristoune Goldberg.
Et ce ne sont pas les quelques pitreries ''pour faire populaire '', comme parler avec l'accent jamaïcain ou une sombre histoire de secret bien mélo qui vont nous faire oublier la triste morale américano/chrétienne de l'ensemble.
On croirait revenir aux sources du film black mélo gnangnan, comme par exemple, ''la Couleur Pourpre'' de sinistre mémoire.
Pour une fois les distributeurs français ne s'y sont pas trompé, qui ne l'ont sorti ici qu'en DTV.
Pour découvrir et apprécier Mulligan revenons aux sources : '' Du Silence et des Ombres'', ''L'Autre'', ''Inside Daisy Clover'', ''Un Eté 42'' à la rigueur, puisqu'il est le plus connu mais , a mon humble avis, pas le plus intéressant, ou les méconnus '' Une Certaine Rencontre'' ou '' Un Eté en Louisiane'', mais évitez ce pensum bien pensant, sottement et platement moralisateur.