Réalisé par Don Sharp, cinéaste d’origine Australienne qui travailla pour la firme anglaise Hammer, sur des séries B horrifiques, comme Le Baiser du Vampire ou Raspoutine, le Moine Fou, ou encore Les Pirates du Diable, un sympathique swashbuckler, Bear Island, un titre qui fleure bon l’aventure à la Hemingway, qui devient Le Secret de la Banquise en français, avait tout pour présager un excellent spectacle. Une station polaire, une équipe de scientifiques isolés du reste du monde, cela ne vous rappelle rien…, - moi si ! Mon obsession pour le The Thing de Carpenter sans doute, que j’ai eu la chance de découvrir en salle en double-programme avec Les Aventuriers de l’Arche Perdue de Spielberg, vous imaginez la soirée de ouf que ça a pu être… s'est mise à palpiter -, l’immensité froide et austère de la banquise, un casting de choix, et un titre aux emprunts de mystère et plein de promesses. On en restera là.
Faute à un scénario maladroit que le réalisateur se trainera comme un boulet au pied. Plutôt doué quand il s’agit de filmer quelques scènes spectaculaires d’un bon acabit, Don Sharp se dépatouillera comme il pourra avec un casting de poids, on retrouve quand même Donald Sutherland, Richard Widmark en vieux capitaine, Vanessa Redgrave, Christopher Lee qui vient faire les gros yeux dans un rôle assez anecdotique, et un excellent Lloyd Bridges.
Scénarisé par Sharp lui-même, assisté d’un certain David Butler, qui a travaillé sur des séries télé, et qui n’est pas le réalisateur Hollywoodien auteur de San Antonio ou La Blonde du Far-West, le film souffre d’emblée de ce souci d’écriture, et Sharp parvient malgré cette lacune, à combler cette aberration en bricolant quelques moments assez trépidants, dont une scène d’avalanche aux effets qui pourraient prêter à sourire aujourd’hui, et quelques scènes en extérieures qui donnent la sensation d’un souffle épique affilié aux grands films d’aventure d’antan.
Ça en restera là, tellement c’est mal agencé, ça sent le film de fin de carrière, Sharp tournera encore une sombre série Z horrifique avec Robert Powell, avant d’aller officier sur des séries télé comme Q.E.D ou Tusitala, et ce n’est pas le casting trois étoiles qui changera la donne. On en restera donc avec ce titre et cette affiche qui présageait le meilleur et on se refera The Thing et un vieux Indy en attendant des jours meilleurs…