Le pouvoir et l'importance de l'imagination

Alors... Ce n'est pas un film de Fantasy à proprement parler (mais personnellement, étant donné que j'ai déclaré pouvoir traiter de temps en temps d’œuvres sortant de ce genre, cela ne me dérange pas) mais plutôt de la manière dont peut naître la Fantasy... C'est clair ?
Qu'on se le dise, avant que J.R.R. Tolkien et autre G.R.R. Martin ne nous fassent rêver avec leurs histoires, il a fallu créer un monde dans lequel se déroulerait lesdites histoires ; processus de création d'univers. C'est le sujet, pas principal cependant, de ce film surtout orienté vers l'amitié et le deuil. Mais mine de rien, l'imaginaire et l'onirisme sont tout de même de gros morceaux dans cette production !
Assez tergiversé pour tourner en rond sans avancer : Le Secret de Térabithia, réalisé par Gábor Csupó - le même monsieur qui a réalisé Le Secret de Moonacre (il doit adorer les secrets) - et adapté du roman de Katherine Paterson, Le Royaume de la Rivière. Ce film porte également l'étiquette "Par les créateur du Monde de Narnia" ; autant vous dire que cette information ne m'a fait ni froid ni chaud.

Ce film nous présente la vie quelque peu difficile de Jess, garçon plein d'imagination pour ce qui est de dessiner des choses fantaisistes. Si sa vie n'est pas des plus lumineuses, il rencontre une jeune fille du nom de Leslie avec qui il va s'évader du monde réel, trop sérieux à son goût.
Pas plus de spoil !

Bon... Je ne vais pas vous mentir, étant donné que je me suis "spécialisé" dans le genre de la Fantasy, plus ou moins brut, j'ai énormément de mal à élaborer les détails de ma critique parce que... ce n'est pas un film de Fantasy même si ça en parle ; je veux dire, ce n'est pas - mais vraiment pas - le sujet principal du film. J'ai donc l'impression d'amputer ce divertissement pour ne garder qu'une infime partie de son message. Mais bon... Quitte à faire...

L'histoire globale est assez touchante.
Tout au long de l'histoire, on est empathique vis-à-vis du héros. Que ce soit avec ses parents et leurs difficultés financières, à l'école où il est réduit à être le souffre-douleur de tous ou encore en compagnie de Leslie avec qui il aime passer du temps. Ponctué par des séquences intéressantes et des visions différentes sur la création, le loisir et l'imagination, le film réussi (c'est un peu son but) de nous faire réfléchir sur ces notions qui, mine de rien font grandir et peuvent donner naissance à de véritables refuges où les problèmes de la vie quotidienne disparaissent le temps d'une journée.
Pour parler, un petit peu, du monde de Térabithia - car c'est tout de même le titre du film - je dois confesser une certaine déception et ce, étalé sur plusieurs points. Le premier, c'est qu'il n'est pas montré profondément, en détail - mais encore une fois, le film fait une heure trente et ne se focalise pas essentiellement sur Térabithia néanmoins, j'aurai adoré pourvoir voir tellement plus et apprendre davantage. Mes avis que l'on n'y reste pas assez longtemps pour le savourer.
[les autres points suivront tout au long de la critique]

Ensuite, les personnages et les acteurs.
Globalement, je n'ai pas énormément de choses à dire. Les acteurs sont dans leurs rôles, sans y mettre trop d'excès. Les personnages qu'ils incarnent sont attachants, émouvants, ne sont pas dénués d'un certain charisme et tous évoluent au fil de l'histoire, donnant lieu à quelques surprises. Cependant, on peut reprocher à certains personnages d'être vraiment dur, à la limite de l'exagération. Et si on ne prend pas cette remarque comme un défaut, force est de constater que tous les personnages possèdent des caractères très différents les uns des autres et que l'on pourra trouver aisément notre compte.
En bref, les personnages et les acteurs sont le point le mieux travaillé à mon goût.

Pour ce qui est des effets spéciaux. Déjà, c'est bien moins parfait.
Si le générique d'introduction - je trouve que je ne parle pas assez souvent de cet élément - est agréablement plaisant et bien pensé, il faut également pointer du doigt les effets moyens employés pour matérialiser les rêves des deux jeunes enfants. Toutes les créatures de Térabithia, excepté les antagonistes qui ont une apparence stylée, sont montrées via des effets spéciaux et ça se voit comme le nez au milieu du visage. Alors, ce n'est pas atroce mais je suis sûr que, venant des "créateurs du Monde de Narnia", on aurait avoir beaucoup mieux.
Hormis le résultat un peu moyen, nous avons un bestiaire qui semble intéressant. Semble, en effet, car une fois de plus, on ne s'attarde pas des masses sur les détails de Térabithia, ce qui est fort dommage lorsque l'on voit le riche potentiel du lore ; pas loin d'un Arthur Spiderwick.

Les paysages sont appréciables sans être extravagants.

Et pour la musique, si quelques pistes peuvent émouvoir ou rester en tête, elle ne semble pas tellement se prêter à l'imaginaire...

L'impression personnelle donc de ne pas avoir dit grand chose mais une fois de plus, ce film ne se centre pas sur le sujet de la Fantasy, plutôt sur sa conception et pour tous les amoureux de création, fort à parier que ce film soit pour vous. On ne peut pas rester indifférent à ce désir d'évasion de nos deux protagonistes principaux si on s'est, par le passé, déjà retrouver dans une situation équivalente. Un film néanmoins émouvant, beau, avec des belles paroles qui offre un divertissement appréciable pour toute la famille. Pour ceux qui créer mais qui ne parviennent pas à voyager dans leur monde : fermez les yeux et gardez votre esprit ouvert !
Et n'oubliez pas que la Fantasy nous appartient !