À défaut de faire la critique du livre, qui est tellement bon et entier que je ne saurais par où commencer, j’écris celle du film, qui consacre Peter Jackson comme l’un des meilleurs réalisateurs du siècle.
Pour commencer, je dois raconter que j’ai visionné ce film à plusieurs époques de ma vie, et que mes sentiments n’ont pas toujours été aussi élogieux. La première fois, j’étais alors âgé de 16 ans, et je l'ai vue au cinéma, et je dois avouer que j’ignorais tout de l’œuvre de Tolkien, et je n’avais aucune idée de l’incroyable popularité du livre dont était issu ce film. Alors là, c’est le moment où vous vous dites: il était un peu con pour un ado de 16 ans. Et moi je vous réponds: oui, oui, j’étais vraiment très con, ignorant et inculte par-dessus tout (et je crois que les choses ont un peu changé, en tout cas je l'espère).
En tout cas, je me rappelle avoir adoré ce film, et sur grand écran c'était sans doute mieux que si je l'avais découvert en DVD. Je me disais : « mais ou est-ce que le réalisateur va chercher toutes ces idées ? C’est incroyable ! ». Je n’avais même pas trouvé le temps long, malgré le long format, en revanche, je me souviens aussi très bien de ma frustration et de mon amertume lorsqu’est survenue la fin. Je me suis tourné vers les personnes qui m’accompagnaient et je leur ai dit : « Il n'y a rien qui vous choque, vous ? C’est déjà la fin ? Ça finit vraiment comme ça ? Pourquoi les hobbits ne rencontrent pas Sauron ? Où est la montagne du destin ? C’est quoi ce putain de BORDEL ? ». Quand je vous dis que j’étais con… J’étais allé voir ce film sans imaginer qu’il serait en trois parties, et cette fin, on ne peut plus ouverte, m’avait littéralement gâché mon plaisir. Et je me faisais des réflexions du genre « on prend vraiment le public pour des imbéciles », « un film se doit d’avoir un début et une fin », « même s’il y a des suites prévues, chaque volet devrait se suffire à lui-même ». J’étais tellement frustré, que j’en avais oublié mon plaisir, et je ne suis jamais allé voir les deux autres films au cinéma, que j'ai boudé pour cette raison.
Ce n’est que plus tard, que je me suis véritablement intéressé à l’œuvre majeur de Peter Jackson, en 2007, après ma lecture du dernier Harry Potter, je me suis posais la question : "quel livre pourrait autant me contenter que l’œuvre de Rowling ?" J’ai vite compris que je devrais m’intéresser à Tolkien, et pour commencer j’ai visionné les films, en toute connaissance de cause cette fois-ci. Comprenant que le livre était un immense succès, un incontournable, j’ai appris que Jackson cherchait à être le plus fidèle possible à l’œuvre d’origine, et que s’il avait créé une sorte de fin alternative à « La Communauté de l’anneau », le récit aurait été indéniablement dénaturé. J’ai alors accepté cette fin ouverte, qui ne me pose plus aucun problème aujourd’hui, inutile de le préciser.
La série de films est devenue une de mes préférés, sinon ma préférée, dans ma vidéothèque. C’est bien simple, je ne compte plus les fois où je l'ai visionnée, et ça doit se compter en centaines d’heures. Je suis devenue fan, tout simplement, et je crains par conséquent de ne pas être parfaitement objectif, tant je trouve l’œuvre parfaite.
Pour commencer, les acteurs sont incroyables. Ian McKellen, dans le rôle de Gandalf est tout simplement génial, l’archétype du magicien comme on se l’imagine, avec de la prestance en plus et un jeu remarquable. Tout comme Viggo Mortensen (Aragorn), qui se démarque fortement. Il y a quelque chose de très intense dans son attitude et son regard, il colle parfaitement au rôle. Christopher Lee était un incroyable Saroumane, personne d’autre que lui n’aurait pu aussi bien tenir ce rôle. Je l’adore. J’ai découvert l’énorme talent de Cate Blanchett dans le rôle de Galadriel, qui est pour moi son meilleur personnage pour le cinéma. Liv Tyler est magnifique, dans son rôle d’Arwen, tout en subtilité et en profondeur. Elle est incroyable. Andy Serkis, bien sûr, comment ne pas le citer? Son Gollum est tout simplement exceptionnel. Il aura marqué toute une génération et bien plus encore. John Rhys-Davies (Gimli) est un nain très convaincant. Enfin (je finis par mon préféré), Sean Astin (Sam Gamegie) se démarque beaucoup, il est, à mon sens, la meilleure performance sur la durée des trois films.
En revanche, le premier rôle (qui n’est pas des plus simple, il faut le reconnaitre) tenu par Elijah Wood (Frodon) n’est pas des plus convaincant. Même si son charisme ne peut être remis en question tant il a un visage et une attitude unique, son jeu d’acteur est parfois exagéré, surtout dans la joie et la douleur, et je pense qu’il aurait pu livrer une meilleure performance, s'il s'en était vraiment donné les moyens. Orlando Bloom (Legolas) est aussi un peu en dessous du reste du los, je trouve. Mais attention, ce n’est pas du tout mauvais en soi, juste un petit peu inférieur par rapport à la qualité du jeu du reste du groupe.
L’autre qualité que l’on peut citer est l’histoire bien sûr, mais cela, on le doit à Tolkien. On peut tout de même féliciter Peter Jackson pour avoir méticuleusement respecté son œuvre. Il va jusqu'à copier-coller certaines répliques, mots pour mots. Certains passages ont disparu, comme l’une des premières étapes du voyage des Hobbits chez Tom Bombadil, pour prendre l’exemple le plus parlant, mais cela n’enlève rien à la compréhension de l’histoire (surtout sur la version longue).
Les décors sont somptueux, c’est un voyage pour la compagnie de l’anneau, mais aussi pour le téléspectateur, et c’est aussi ce qui fait toute la magie de ce film.
Les musiques, bien sûr, sont incroyables. On les doit à Howard Shore qui signe l’une des plus belles bandes originales de l’histoire du cinéma. Que dire de mieux ? La musique, prise à part, est une œuvre exceptionnelle à elle seule. Un enchantement qui donne une profondeur vertigineuse au film. Un mariage parfait.
Pour les défauts, certains diront que le film est trop long. Moi je réponds que ce format était primordial pour la bonne compréhension de l’histoire et de ces nombreuses intrigues. Puisque c’est bien fait, et que l’on ne s’ennuie pas, où est le problème ?
Je ne sais plus quoi dire d’autre pour encenser cette œuvre, si ce n’est qu’elle m’émerveille encore et toujours. Des trois films c’est celui-là que je préfère, peut-être parce que j’adore l’espoir et le bonheur qui transpire durant l'introduction. Je m’imagine me perdre dans la verdure de Hobbitebourg ou dans la cité harmonieuse de Fondcombe. Ce volet à une aura particulière, celle de la fantaisie d’autrefois. Celle des films qui font rêver. Je crois que jamais plus je n’apprécierais un film comme j’apprécie celui-ci.