A défaut d’être le plus impressionnant d’une trilogie mémorable, La Communauté de l’Anneau constitue une entrée en matière grandement réussie, ainsi que l’avènement d’un réalisateur brillant : Peter Jackson.
En ce sens, il convient tout d’abord de lui rendre en hommage, dans la mesure où adapter l’immense univers du Seigneur des Anneaux (J.R.R. Tolkien était un grand fou dans le genre) sur grand écran tenait presque de l’impossible, et pourtant... en tant que lecteur des romans originaux, il est tout bonnement grisant de voir avec quel brio le cinéaste Néo-Zélandais y est parvenu, non sans sacrifices assurément, mais avec une logique ayant permis de retranscrire au mieux l’ambiance propre à la Terre du Milieu.
Un premier point primordial concerne donc l’atmosphère enchanteresse régissant ce monde extraordinaire, fort d’une BO magistrale de Howard Shore, le thème bucolique de la Comté ou l’epicness véhiculée par Isengard et ses Uruk-hai s’avérant cultes, tandis que l’immersion est également assurée par des décors et paysages aussi excellents que somptueux.
Que dire par ailleurs de la méticulosité d’une myriade de détails, transpirant jusque dans une photographie délectable ; dans une même veine, le visuel n’est pas en reste, au gré d’effets spéciaux et autres maquillages grandement réussis, pour un rendu des plus honorables au regard d’un budget pas si démesuré que cela.
Bref, La Communauté de l’Anneau nous transporte avec une aisance folle au sein de son périlleux périple, cœur d’une intrigue superbement étoffée de savants personnages, avec en toile de fond une mythologie Tolkienne ne demandant qu’à être explorée ; la séquence d’ouverture abonde en ce sens, la narration captivante de Galadriel dressant les prémices d’une fresque dantesque... quelle mise en bouche !
Toutefois, le rythme décroit amplement par la suite, Peter Jackson prenant le temps d’instaurer au mieux l’ambiance des lieux, ainsi que la présentation de figures symboliques ; une première heure pour ainsi dire introductive en somme, parsemée de péripéties mettant l’eau à la bouche quant à la suite des événements.
Et l’on peut dire que notre attente est récompensée, la formation de la Communauté inaugurant une trame aux dimensions ahurissantes, à l’image d’une Moria en tous points jouissive ; les personnages ne sont assurément pas étrangers à un tel succès, fort d’un casting irréprochable à la mesure de ces rôles emblématiques.
Enfin, bien que non conclusif, le dénouement est un sacré tour de force, car aussi héroïque que tragique, et l’on ne peut que réclamer la suite sans tarder, tant le destin de la Communauté surprend...
Empreint de thématiques aussi sombres que sujettes à grand spectacle, ce premier volet du Seigneur des Anneaux s’avère donc culte de A à Z, et plaira aussi bien aux adeptes de fantasy que le grand public (comme son triomphe critique peut en attester) ; une œuvre unique au regard de son univers foutrement dense, un chef d’œuvre du génial Peter Jackson, décidément bien inspiré.