Le Seigneur des Anneaux - La Communauté de l'anneau par Charles Dubois

J'en étais resté à un sentiment de gosse, celui d'un film super bien fait, effrayant par moment, mais que l'histoire et que la longueur insupportable m'avait fait détester.
Profitant de leur rediffusion sur France 2, j'ai décidé, non sans une certaine excitation (l’événement Seigneur des Anneaux !) de redonner une chance à cette saga.
J'ai bien fait.
Certes cet épisode n'est pas, à mon sens, le meilleur.
L'histoire se met doucement en place et le final, qui n'est qu'ouverture aux deux suivants, ne donne pas totale satisfaction.
Mais m'avait manqué au premier visionnage l'esprit d'analyse adulte que l'on peut faire de cette saga, riche en idées, en personnages, en univers et en rebondissements. Épique est sans aucun doute la définition qui convient le mieux à ce Seigneur des Anneaux, à moins que le mot épique aie à présent pour définition cette série de films... La référence est absolue, je comprends à présent l'engouement du monde autour de ce(s) film(s). Si je ne suis pas pour autant devenu un fan (la note pour ce film prouve ma réticence et mon absence de totale adhérence), j'ai reconnu les immenses qualités de ce film.
D'une part : les effets spéciaux. On ne le dira surement pas assez, mais savoir que ce film a 15 ans met une grosse claque. Les effets spéciaux sont troublants de réalisme, hallucinants de justesse ; on est impressionné à chaque image. D'autre part : si la caméra de Peter Jackson (dont on attend le caméo à chaque épisode) est parfois sibylline (plans perchés, à la limite du grotesque), elle donne toute son ampleur à cette histoire et la fait entièrement se déployer par un jeu de lumières et des décors et costumes parfaits. Côté technique c'est donc une réussite quasi totale.
Reste néanmoins ce qui est pour moi le gros problème de ce premier opus ; son intrigue.
Si le film est en fait une longue introduction, non sans intérêt, aux deux suivants, le voyage initiatique de Frodon et des ses compagnons est beaucoup trop long. J'ai eu le désagréable sentiment que chaque événement, chaque péripétie du trajet venait en fait servir à rallonger le film et à faire durer l'intrigue. "Oh un méchant monstre par ici, oh une énigme pour ouvrir une porte par là..." J'ai eu l'impression d'une sorte de visite guidée en Terre du Milieu pour bien me faire saisir qui est qui et d'où vient chaque personnage.
Parlons-en des personnages ; certes il y en a de très classes. Aragorn le premier, Gandalf, Legolas et même Gimli, nain qui se fait vite trouvaille drôle sans être lourdingue du film. Mais les autres sont véritablement atroces. Les Hobbits sont de vraies plaies, sortes de Jar Jar Binks en plus petits et plus nombreux ; tous avec leur candeur insupportable, leurs jeux de gamins, leur stupeur et innocence permanente... La musique de Howard Shore, dont c'est surement la seule faiblesse, souligne horriblement cette naïveté qui frise le ridicule à de nombreux moments.
J'ai personnellement ri beaucoup (trop) face à ce film.
Je n'ai donc pas saisi toute l'ampleur et la noirceur du scénario (même si j'avoue avoir tremblé à certains moments, notamment face aux superbes cavaliers noirs), la faute à trop de passages involontairement comiques qui m'ont littéralement fait décrocher (que ce soit la première partie, dans la Comté des Hobbits, ou par la suite, lorsque Gandalf, face à Sarumane, est traîné sur le sol et est mis en rotation, tel un disque vinyl, moment de gros fou rire).
Heureusement un final épique, fort, aux résonances puissantes vient clore le tout et donner à voir le second épisode, surement le meilleur.