Ash nazg durbatulûk

Adapter l'œuvre de Tolkien n'est pas chose facile, Peter Jackson peut en témoigner, qui a failli devoir condenser les trois livres en un seul film, puis en deux, avant de se voir offrir la possibilité de réaliser son rêve en trois films.

Et autant dire que, pour tout fan qui se respecte, c'est une bonne nouvelle, surtout quand on voit la montagne de coupes effectuées par rapport au récit original. Ne vous y trompez pas : le néo zélandais a fait un excellent travail, probablement la meilleure adaptation possible, et les changement réalisés vont tous dans le sens d'un récit plus cinématographique. Quel dommage, malgré tout, de ne pas croiser Tom Bombadil, ou de voir Glorfindel s'effacer au profit d'une Arwen apportant un second rôle féminin plus important (et nécessaire par ailleurs, le film en aurait cruellement manqué).

Le casting, dans son ensemble, est tout bonnement excellent, il aurait été difficile de trouver une troupe d'acteurs à la fois suffisamment peu connus pour porter des rôles cristallisant toutes les attentes de millions de fans à travers la planète,et capables de donner vie à ces personnages qui sont, pour chaque lecteur du livre, comme des amis très chers. Chacun s'est investi à cent pour cent dans l'aventure, qu'ils soient inconditionnels de la saga ou découvrant Tolkien pour la première fois.

La mise en scène apporte un souffle épique à souhait, et l'on sent derrière chaque mouvement de caméra le désir d'un fan amoureux de l'œuvre de contenter tout le monde, du plus néophyte au connaisseur le plus poussé. Les paysages splendides de la Nouvelle Zélande fournissent un écrin à la hauteur de l'ambition du réalisateur, et le dépaysement est total.

Seul petit regret : la perte de souffle qui suit la sortie de la Moria, avant l'entrée des héros en Lorien. On ne peut pas développer ainsi en bataille épique ce qui n'est, dans le livre, qu'une rapide escarmouche lors d'une fuite éperdue, sans risquer de voir le soufflé retomber par la suite. C'est ce qui arrive et c'est peut être LE gros point noir du film qui, à quelques détails près, reste le plus fidèle des trois au livre.