Bavards du crépuscule
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Mesdames et Messieurs, mon film préféré. Vu à de maintes reprises, connu par cœur, il m’est difficile d’être objectif à son sujet tant il est, à mes yeux, parfait en tous points. Mais, jusqu’ici, jamais je ne l’avais vu en-dehors du petit écran. C’est donc, enfin, grâce à la petite rétrospective « Il était une fois : Le Seigneur des Anneaux » organisée par les cinémas Gaumont Pathé, que j’ai pu conclure en beauté trois semaines de redécouverte de la saga sur grand écran. Et, sans surprise, ce furent quatre heures de grand spectacle.
C’est donc ici que la trilogie se conclut, après avoir laissé nos protagonistes victorieux de la terrible bataille du Gouffre de Helm. La montée des tensions et la menace grandissante nourris par les immenses enjeux présentés lors des deux films précédents s’apprêtent à mener à ce dénouement final. Le Retour du Roi reprend la structure des Deux Tours, avec un récit morcelé où les histoires s’enchaînent avec un montage alterné permettant de circuler entre chaque histoire tout en pouvant dessiner un ensemble plus général. Tout aussi guerrier que son prédécesseur, Le Retour du Roi est de loin le plus spectaculaire et le plus grandiloquent de la saga, mais cela ne l’empêche pas d’être aussi très intimiste et de traiter des thématiques très intérieures.
En effet, Les Deux Tours développait les aspects psychologiques du pouvoir de l’Anneau, avec une approche très freudienne de ce dernier, décrivant des luttes intérieures entre les pulsions et la raison, incarnées par le personnage de Gollum. Le Retour du Roi fait la part belle au désespoir, montrant la peur des personnages face au danger qui les attend, et à leurs maigres chances de réussite. Tous les personnages sont dos au mur, fragiles et vulnérables. Aragorn doute de sa capacité à tenir son rang et de la victoire finale, Faramir veut prouver sa valeur à un père qui n’a aucune estime pour lui, Frodon peine de plus en plus à porter son fardeau, etc. Dans Le Retour du Roi, tous les personnages se retrouvent dans une situation révélant leurs faiblesses, dans le but de mieux faire émaner leurs forces, car ce sont dans les instants de détresse qu’ils peuvent puiser les ressources nécessaires à leur réussite. Les deux personnages féminins principaux, Arwen et Eowyn, apportent également de la substance, les deux faisant preuve d’une grande force de caractère et d’abnégation, n’hésitant pas à faire de nombreux sacrifices, représentant des personnages féminins forts et dignes.
Le Retour du Roi vient donc compléter le tableau entamé par les deux premiers opus. La Communauté de l’anneau s’intéressait à la diversité, l’amitié et la camaraderie au-delà des différences. Les Deux Tours se construisait autour de la dualité et des questions de la lutte intérieure. Et Le Retour du Roi apporte définitivement de la profondeur au récit et aux personnages avec un message résolument optimiste. Les trois films constituent un ensemble très harmonieux, notamment de par le fait qu’ils ont été réalisés conjointement et pensés en un grand bloc, mais aussi par la maîtrise dont la réalisation a su faire preuve. Tout au long des quatre heures, le film parvient à nous faire aller de personnages en personnages, de construire un ensemble cohérent et prenant, qui ne s’essouffle jamais, où tout s’associe et se répond parfaitement.
La trilogie a eu la conclusion qu’elle méritait, avec un film grandiose, une conclusion épique, puissante et émouvante d’une épopée extraordinaire à la beauté sans égal. Il n’y a pas que de la forme dans Le Seigneur des Anneaux, pas que des batailles, des charges épiques et des explorations de vastes décors, il y a aussi un tableau captivant de l’humanité, laquelle est sondée autant de l’extérieur que de l’intérieur. Ce film demeure plus que jamais un chef d’œuvre absolu à mes yeux, constituant une réussite en tous points, et dont je ne me lasserai jamais.
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Créée
le 7 avr. 2018
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