Dans les années 2000, deux fresques de fantasy se bastonnent, la trilogie Le Seigneur des Anneaux de Peter Jackson, et la saga culte Harry Potter de various directors. Si la seconde va s'étaler sur près de 10 ans, fidéliser tout un tas de jeunes et remporter la bataille du box office, la première restera dans l'histoire du cinéma comme le sommet de la fantasy sur grand écran, et ce depuis La Communauté de l'Anneau.


Mais à l'instar de la suite du Parrain ou de L'Empire Contre Attaque, Les Deux Tours réussit un exploit non pas négligeable dans le milieu du septième art (surtout actuellement) : surpasser le premier qui était pourtant superbe en terme de qualité et d'ambition.


Les bases posées, l'intrigue peut prendre une forme plus dramatique, les personnages vont êtres écrits de manière plus complexe et plus intelligente, et donc plus attachants. Elle prend donc une dimension encore plus épique, prépare la Terre du Milieu à son acte final, et encore une fois, prends bien son temps.
Le côté magique est délaissé, le nerf du film est la guerre, les hommes supplantent les hobbits et les elfes.


La musique d'Howard Shore fait l'exploit de relancer les moments frissonnants sous sa virtuosité


Le grand retour de Gandalf, après s'être fait lessivé la barbe, les cheveux et la toge dans la forêt de Fangorn, la vision d'Arwen sur l'amour impossible qu'elle voue à Aragorn et le tragique futur d'une telle relation, la guérison du mal de Théoden, et surtout, surtout, la charge du magicien blanc accompagné des Rohirrims à la bataille du Gouffre de Helm, à l'heure où tout espoir semble perdu.


Les acteurs s'y donnent à cœur joie, il ne s'agit pas ici de repartir avec son cachet mirobolant, mais de donner une prestation afin de renforcer l'authenticité et la puissance de cette histoire, Mortensen toujours aussi charismatique, si ce n'est plus, Wood encore mieux que dans le premier volet, McKellen qui décidément ne nous fais pas regretter le refus de Sean Connery à incarner le magicien, et la ribambelle de seconds rôles toujours aussi efficace (à noter la présence de Miranda Otto dans le rôle d'Eowyn, charmante, forte, elle donne une dimension "féministe" au peuple du Rohan), Christopher Lee, Brad Dourif ou encore Bernard Hill. Sans compter l'inestimable et grandiose apparition de Gollum, incarné par le sublime Andy Serkis, dont le destin aurait toujours mené à ce personnage torturé de toute manière vu l'osmose qu'il entretient avec celui ci.


On peut reprocher au film de ne pas avoir d'identité propre, contrairement au deuxième volet de Terminator qui peut se suffire à lui même et qui limite jette le premier dans l'oubli, Les Deux Tours ne serait pas un chef d'oeuvre séparément de ses deux congénères dont il est le milieu. Mais cela reste tout de même une réussite, épique, puissante, dramatique, intemporelle, sublimée d'images magnifiques et d'acteurs talentueux, la continuité intense de la plus grande aventure jamais contée dans le monde cinématographique.

Tom Bombadil

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