Epicness, poetry and other things...
Communément considéré comme le plus mauvais, ou plutôt le moins bon des trois, Les Deux Tours n'en reste pas moins un chef d'oeuvre absolu qui n'a pas grand chose à envier aux autres.
Alors que le premier se présentait comme un grand film d'aventure empreint d'une profonde touche de lyrisme, celui ci ressemble plus à un film de guerre un peu plus froid. Mais bon, ça c'est bien parce qu'il faut lui reprocher quelque chose... La vérité, c'est que Le Seigneur des Anneaux n'est qu'un seul et même film, et que les seules différences de qualité qu'on peut trouver viennent des livres eux mêmes.
Rien de bien nouveau sous le soleil de la Terre du Milieu donc. La réalisation de Jackson est toujours aussi grandiose, les acteurs aussi bons, la musique aussi bouleversante, l'adaptation aussi réussie, les décors aussi beaux, l'esthétique aussi fascinante...
Il y a néanmoins trois choses dont je veux parler.
La première est Gollum, qui fait sa vraie première apparition dans ce volet. On ne le dira jamais assez, quel personnage ! Tolkien avait réussi à créer un être profondément complexe et fascinant avec des mots, Jackson lui a donné vie en image de la plus belle des manières, lui offrant une profondeur et une complexité nouvelles. Il avait aussi réussi à prouver, des années avant Cameron et son indigent Avatar, que la performance capture était avec le numérique la grande révolution du cinéma, ouvrant des horizons de création jusque là inimaginables. Mais on peut surtout dire merci à Andy Serkis, qui est réellement celui qui a créé ce Gollum et qui offre ici une performance à placer au panthéon du cinéma.
La deuxième, c'est la bataille du Gouffre de Helm. Il n'est pas rare d'entendre des gens s'y référer comme la plus grande bataille de l'histoire du cinéma, et elle l'est très probablement. C'est un monument de maîtrise, de puissance et de beauté. Tout simplement anthologique. La charge des Rohirrims, première du nom, c'est juste un truc qu'on ne peut pas décrire, pas expliquer. Je suis sûr que même Peter Jackson il a pas compris et qu'il se demande encore comment tant de génie a pu lui couler des doigts. Ça me transporte dans un autre monde, je suis en sueur, je pleure, je ris... D'ailleurs là rien que d'en parler j'ai les larmes aux yeux, donc on va arrêter.
La dernière chose, c'est ce discours de Sam à la toute fin (rappelez-vous : "There's some good in this world, Mr Frodo..."). Ça dure pas plus de deux minutes trente, il n'y a pas grand chose à en dire, mais c'est de la poésie à l'état pur, et la portée émotionnelle de ce truc égale au moins pour moi le final de Six Feet Under (fallait la sortir celle là...). Il y a aussi cette image de Sméagol, ému par le discours de Sam, qui est restée gravée dans ma mémoire. Ça peut paraître pas grand chose comme ça, mais c'est infiniment beau, et il est bon de se souvenir de cette image plus tard, histoire de ne pas oublier sa vraie nature...
Je me rends compte que je suis un peu abstrait si vos souvenirs du film sont rouillés, donc je vous propose les liens pour ces deux scènes :
- Gouffre de Helm (pas entière, mais il y a de loin le plus important) : http://www.youtube.com/watch?v=Z6XicBBN1l4
- Sam's speech : http://www.youtube.com/watch?v=hMELQ4bBpxQ
Je me suis attardé sur des éléments très précis du film, et il y aurait toujours beaucoup à dire, mais au final ces deux scènes sont emblématiques de ce qu'est Le Seigneur des Anneaux dans son ensemble : La plus épique et la plus bouleversante des histoires, racontée d'une main de maître par ce cher Peter et des centaines de personnes que je ne pourrai jamais assez remercier de m'avoir offert autant...
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