Le Sens du devoir 6 par cherycok
Il y a des films comme ça qui, dès les premières minutes, nous expliquent qu'on ne va pas être en présence d'un grand film, mais que tout ce que l'on va voir pendant 1h30 n'aura pour autre but que celui de nous divertir, sans prise de tête, avec un spectacle qui n'a rien de vraiment exceptionnel, mais qui est assez bien foutu pour nous faire passer un moment très agréable. Ce 6ème volet de a série des In The Line of Duty fait exactement parti de ce genre de film, à savoir une petite production correctement emballée, qui remonte d'ailleurs un peu le niveau après un 5ème opus en demi-teinte.
Co-réalisé par Cheng Siu-Keung (directeur photo de Johnnie To) et Yuen Chun-Man (Mr Mumble, Night Life Hero), on va suivre la collaboration de trois inspecteurs venus de 3 provinces différentes de la Chine avec tout ce que ça engendre comme « conflits », qui vont se frotter à un trafic d'armes mené par des méchants vraiment très méchants... En voilà un scénario très original dans ce genre de production (hum...) mais qui reste dans la mouvance de ce qui s'est déjà fait dans la série des In The Line of Duty.
Là où cet épisode se démarque, c'est par son aspect beaucoup plus cool et son ton léger. Beaucoup d'éléments comiques ont été intégrés, provenant principalement des personnages de Waise Lee (The Big Heat) et To Siu-Chung (Sam The Iron-Bridge), le premier passant son temps à draguer Cynthia Khan et à lire des magasines de charme, le 2ème plus gaffeur, qui n'y connait rien à la technologie et qui est capable de faire chauffer des boites de conserve dans un four micro-ondes, alors que Cynthia Khan va essayer de les canaliser autant qu'elle le peut. On va donc assister à quelques scènes plutôt rigolotes où Waise Lee par exemple va se retrouver harcelé par des homos dans un bar gay, ou encore ce dernier qui va passer son temps à chambrer son collègue chinois parce qu'il essaie de s'emballer une fille. Ca passe tout seul, ce n'est jamais lourdingue, et force est de constater que ça fait bien passer le temps entre deux scènes d'action.
Ne l'oublions pas, on regarde quand même un In The Line of Duty pour ses scènes d'action, faut pas déconner non plus. Sans grand éclat chorégraphiquement parlant, mais assez sympas pour qu'on les apprécie quand même, elles sont assez nombreuses et certaines sortent quand même du lot. On en retiendra essentiellement trois, la scène d'intro, motorisée, à grand renfort d'hélicoptères, une excellente scène d'escrime, quoiqu'un peu courte, opposant To Siu-Chung au sous estimé Ridley Tsui (Pantyhose Hero, Tiger Cage 3), et enfin un final de 10 minutes très réussi, où on nous montre des flics de Hong-Kong complètement débiles à vider leurs chargeurs sur des murs en ferraille alors qu'ils n'ont aucun ennemi en vue...
A noter une grosse équipe de seconds couteaux aux têtes connues pour les rôles de bad guys, dont par exemple Philip Kwok, à tel point qu'on passe son temps à se dire « Mais je le connais lui, il jouait déjà les méchants dans ce film ! ». On retrouve même certains acteurs d'un In The Line of Duty à l'autre, alors que leur personnage qu'ils incarnaient dans le film précédent avait péri. Même si les personnages qu'ils jouaient ne sont pas les mêmes, c'est plutôt rigolo de les y retrouver.
A noter également un petit moment romantique en toute fin de film, complètement inutile, mais qui permet jusqu'à la dernière image de rester sur cette ambiance « cool » qui règne depuis le début.
Même si ce Forbidden Arsenal n'est pas à proprement parler un vrai épisode de la série des In The Line of Duty et que cette appellation est sans doute pour surfer sur la mouvance des kung fu polar de l'époque, il partage néanmoins beaucoup de points communs avec les autres opus, à commencer par son personnage principal. On passe un très bon moment, les amateurs de ce genre de films de la fin des années 80 / début 90 devraient être comblés car l'ensemble est assez généreux, sans prise de têt. Pas un grand film, c'est certain, mais un spectacle des plus divertissants.