Sacrilège

Nouvelle adaptation de roman " Young Adults " ( encore une ) mais qui cette fois-ci ne se déroule pas dans un univers SF mais dans un univers d'heroic fantasy. Alors on connait la formule maintenant, un héros beau gosse et sans charisme, un mentor bougon, une histoire d'amour impossible, de l'humour bancal et le tout étant englobé par une imagerie sans fantaisie et fade. Ici on ne déroge pas à la règle, tout les éléments qui agacent dans ce genre de productions sont présents voire même doublés car ici on à deux histoires d'amours impossibles pour le prix d'une et on peut aussi noter ici un irrespect du matériau d'origine assez flagrant tellement le film est éloigné du roman.
Mais ce ne seront pas les seules problèmes du scénario, le film étant assez court, les scénaristes vont à l'essentiel, enfin ce qu'ils croient être l'essentiel, car ils préfèrent mettre des scènes d'actions inutiles qui tombent comme un cheveu sur la soupe ( la scène du gobelin est tellement téléphoné que ça en devient aberrant ), sans connecteurs logiques ni de raccords avec l'histoire, juste parce qu'ils ont décidés qu'il y avait eu trop de dialogues alors ils balancent une scène d'action qui n'a rien à faire là. D'ailleurs en parlant des dialogues ceux-ci sont risibles, sans doute les moins bons que j'ai pu voir dans un film cette année avec des perles du genre, " ne pas faire le mal c'est bien " qui prouvent toute la logique et l'intelligence des personnages. Les personnages quant à eux n'ont aucun développement et tombent donc dans les stéréotypes, les caricatures et les clichés, bref tous ce qu'il ne faut pas. Le spectateur ne s'attachera donc pas à eux et la prévisibilité de l'ensemble le conduiront vers l'ennui en lui offrant l'habituel histoire d'amour niaise, l'habituel conflit de la nouvelle contre l'ancienne génération avec le rapport mentor/élève, l'habituel combat du bien contre le mal très manichéen, etc. Tout ça étant donc d'une originalité folle, j'ai été aussi très heureux de voir que c'est sans doute le héros le plus fade depuis bien longtemps qui mène le film, il n'a strictement aucune personnalité et traverse le film de façon monolithique, aspect qui n'est pas aidé par le charisme d’huître de l'acteur.
Passons donc au casting car pour le scénario à part répéter les mots néant, vacuité et médiocre, je ne pourrais rien faire de plus. Jeff Bridges est égal à lui-même, c'est à dire très bon, après on aime ou on aime pas, surtout qu'il a tendance à s'enfermer dans le même rôle depuis quelques années mais il le fait bien et arrive sans trop de peine à voler la vedette au reste du casting, de plus c'est le seul à arriver à décrocher un sourire au spectateur. Sinon Julianne Moore cabotine tout comme Djimon Hounsou, Kit Harington n'a pas le temps de s'imposer tandis que Ben Barnes est tout simplement mauvais. Pas une once d'expression ne passe dans son regard de tout le film. La seule à s'en sortir convenablement dans le jeune casting est la très jolie Alicia Vikander même si la pauvre n'a pas grand chose à jouer.
La réalisation est propre mais sans fantaisie, la photographie est quelconque tout comme la musique du film mais les effets spéciaux sont très réussis tandis que la mise en scène de Sergueï Bodrov est plutôt correcte. C'est un réalisateur assez méconnu qui sait fait repérer pour Nomad et Mongol, films assez moyen mais avec un certain sens de l'épique mais c'est la première fois qu'il se trouve avec un film au budget si conséquent. Ici sa mise en scène est rythmé, les scènes sont correctement emballés notamment les scènes d'actions qui sont lisibles car elles ne cède pas trop au sur-découpage et assez spectaculaire. Même si ce que le film nous montre est vraiment honteux, la manière dont il nous le montre n'est pas inintéressante, il y a un certain panache dans la mise en scène qui fait que l'on est néanmoins divertis durant la totalité du film. Par contre il est clair que cela manque énormément d'originalité et d'inventivité dans le design des monstres et de l'univers même si au final ce n'est pas nécessairement honteux, le film fait bien pire à coté pour que j'arrive à me satisfaire de son visuel.
En conclusion Seventh Son est un mauvais film qu'il serait bon d'éviter, surtout pour les fans des romans qui se sentiront sans doute violer par cette adaptation. C'est creux, c'est mal écrit et c'est globalement mal joué et on ne retiendra au final que trois petites qualités, Jeff Bridges, les effets spéciaux et l'efficacité de la mise en scène. C'est très maigre mais c'était à prévoir, après tout les adaptations de la littérature " Young Adults " n'ont jamais fait de bons films.