Pharmacien respecté, Duval tue une jeune femme sous le coup d'une pulsion malsaine. Mais c'est un autre qui est accusé. Et Duval se trouve juré du procès ! Va-t-il rester passif ? Enfoncer l'accusé pour garantir sa propre sécurité ? Tenter de démontrer l'innocence de celui-ci ?
Mise à part la distribution dans laquelle on retrouve plusieurs de ses habitués, il est un peu difficile de croire que c'est George Lautner derrière la caméra. Le réalisateur, célèbre pour ses œuvres légères, livre pourtant ici l'un de ses meilleurs films.
"Le Septième Juré" bénéficie d'un scénario diablement intelligent, assez imprévisible, et surtout très cynique. Le procès de la cours d'assise est finalement secondaire ici, devant le portrait au vitriol du monde des notables de petites villes. Des gens arborant une façade respectable, mais en réalité minables, incompétents, et présentés comme des conservateurs déconnectés de la jeunesse plus volage. Jusqu'au système judiciaire et policier qui en prend pour son grade !
Lautner s'autorise en outre plusieurs audaces de réalisation, telle la scène de meurtre introductive et sa nudité inhabituelle pour l'époque. Les visions de la victimes que subira le protagoniste. Ou les divers jeux récurrents de profondeur de champs.
Tandis que les acteurs sont bien choisis. En tête, Bernard Blier, excellent. Qui joue tout en retenue, et qui convient parfaitement au notable qui parait bien sous tout rapport, mais que le poids de la culpabilité écrase peu à peu.
Un solide drame judiciaire, qui a gardé toute sa force et son originalité.