La première chose qui frappe avec Pamfir c'est les plans séquences. On sent que Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk, le réalisateur, a voulu en mettre plein la vue à tout le monde. L'image est toujours parfaitement léchée et je pense que rien que pour ça le film aura des admirateurs.
Personnellement ça a tendance à me gaver cette volonté d'en faire trop, d'épater la galerie avec de la technique (Athena pour ne citer que lui), et si j'ai eu peur au début du film, j'ai fini par être pris par le côté sensoriel du film.
Je ne pense pas qu'il faille chercher beaucoup plus loin, toute cette débauche sert à rendre le film plus intense, plus tendu, plus étouffant. On sent l'étau qui se ressert autour de son héros, on voit ses options diminuer petit à petit et son passé le rattraper.
Si l'histoire en elle-même du petit brigand qui veut tenter un dernier coup n'est pas bien originale, j'ai trouvé ça plutôt bien amené. Les décisions ont du sens, on les comprend et tous les personnages (le père, la mère, le fils) sont crédibles dans leurs motivations et ont surtout ce petit supplément d'âme qui fait qu'on a envie qu'ils s'en sortent. Disons qu'on n'a pas l'impression de regarder encore une fois la même chose sortant du même moule.
Mais il faut surtout parler de la fin. Pendant tout le film on annonce une séquence de carnaval et c'est vraiment le point d'orgue du film. Visuellement (et même niveau sonore) c'est fou. Les déguisements en paille avec des masques qui bougent sur fond d'une musique que je ne saurais qualifier, c'est juste enivrant.
Et si je peux comprendre qu'on reste en dehors du film tant l'aspect prouesse technique peu parfois sembler un peu vain, là j'ai vraiment l'impression qu'il a su en faire quelque chose au service du récit. Disons qu'on a forcément une scène de baston et d'habitude lorsque c'est en plan séquence les réals n'arrivent pas à rendre ça un peu tendu, ils sont plus occupés à se toucher la nouille pour savoir où placer leur caméra pour que ça ait l'air le plus compliqué à faire possible. Mais là, notamment grâce au travail sur le son, mais aussi parce que la caméra n'a pas non plus trop la bougeotte on arrive à sentir les coups et la violence de ce qui se passe.
Je suis juste un peu plus dubitatif sur la toute fin où je me dis : tout ça pour ça ? (sans que ça semble être un film sur le vide existentiel)
Bref, agréablement surpris parce que c'est habituellement pas ma tasse de thé.