Avec quatre films à son actif sur le légendaire Robin des Bois, la Hammer rappelle qu’elle fut aussi une maison de production active sur le front du cinéma d’aventure. Tournés à de nombreuses années d’intervalle, ces quatre opus montrent cependant que le pensionnaire de la forêt de Sherwood n’était pas non plus un personnage central pour la firme anglaise. Six ans après La Revanche de Robin des Bois qui est assurément le meilleur de la saga, c’est pourtant le grand Terence Fisher qui prend la suite de Val Guest. Mais le réalisateur des chefs d’œuvre du gothique de la Hammer est ici servi par un scénario terriblement brouillon qui rend l’intrigue complexe alors qu’elle devrait couler comme de l’eau pure. À son crédit, en revanche, la présence de Peter Cushing, évidemment dans son élément dans la peau du shérif de Nottingham, même si son personnage est terriblement mal exploité.
Le résultat brille par son évident manque de moyens et par la difficulté de Terence Fisher à user de trouvailles dont il avait pourtant le secret pour donner un véritable souffle à l’ensemble. Tout cela sent bien trop souvent la débrouille et une incapacité globale à trouver la recette d’une certaine magie qui aurait pu donner plus d’intérêt à l’ensemble. De toute évidence, comme souvent et de façon tout à fait paradoxale, la Hammer est bien plus à l’aise quand il s’agit de tourner dans des décors (même de carton-pâte) plutôt que dans des décors naturels comme ceux de la forêt qui ne donnent pas le cachet historique espéré. On pourra, à ce titre, préférer les séquences dans le monastère qui portent en elles une imagerie plus conforme à ce qu’on est en droit d’attendre.
Ces réserves étant émises, on se retrouve devant une petite série B sympathique qui se suit sans ennui mais qui ne parvient jamais à trouver un ton épique. C’est un peu décevant mais pas non plus déshonorant.
5,5