Si vous aimez le film parlez-en, sinon n'en parlez pas !

Quatre intrigues s'entremêlent comme dans un nid de serpents. L'une concerne un trafic international de drogues. Décrire les trois autres ? les bras m'en tombent... Ce film est une curieuse tambouille de téléfilm campagnard, de nanar gore et de western parodique. Les personnages déballent leurs clichés machistes, ethniques et racistes au kilomètre, avant d'être flingués ou découpés au poignard.


Le rôle titre, un Colombien mi chinois mi-allemand, est une machine humanoïde à découper la viande humaine. Mais le rôle principal est tenu par Tomer Sisley, motard jailli de nulle part, qui massacre des narco-trafiquants et prend en otages des fermiers voisins. Les gendarmes recherchaient ce "terroriste" avant ses meurtres. Pourquoi ? Mystère.


Le film se concentre sur la famille Petit, super victimes d'un triple règlement de compte ! Prière de s'identifier à la petite Cloé, innocente mais non mulâtre, à son père noir, que des bouseux racistes persécutent, à sa mère blanche qui porte la culotte et à leur chien, seul animal de cette ferme étrange.


La confusion gagne toutes ces intrigues, le tueur à moto macho s'avère sensible, une violence exacerbée se déchaîne, on baragouine en espagnol, en anglais, en français du sud ouest... malgré les tueries, les survivants grouillent comme des cafards... Une vacuité cosmique m'envahit : à quoi rime cette histoire ?
La fin grotesque (grosses pétoires pour un massacre) couronne ce cassoulet à l'hémoglobine tourné en Belgique. Avec un happy end sentimental comme digestif.


Le débat avec le réalisateur est aussi "instructif" que le film : au même niveau de réparties lourdingues et de confusion. Je l'interroge : "Pour vous, qu'est-ce qu'un polar ou un thriller réussis ?" Eric Valette bafouille, a du mal à répondre. Problème : comment réussir un film qu'on peine à définir et à imaginer ? Et il conclut la soirée par une phrase, qui deviendra culte sur Sens Critique : "Si vous aimez le film parlez-en, sinon n'en parlez pas !"

lionelbonhouvrier
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le 9 mars 2017

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