Un motard, dont on ne connaitra jamais le nom, fuit le long des routes du Sud-Ouest rural, et, blessé à la jambe, va trouver refuge chez un couple de fermiers. Entre-temps, le père d'une des victimes de ce motard, un hispanique, charge un tueur à gages sino-colombien d'exécuter le meurtrier. Tout cela alors que la police est sur les dents...
On ne pourra pas reprocher au film de ne pas aller sur le terrain de la radicalité pour du genre, car niveau violence, ça va assez loin : d'ailleurs, il est interdit aux moins de 16 ans à cause de deux scènes de tortures bien gratinées. C'est peut-être ce qui sied aussi bien, en plus d'être très soigné au niveau de la mise en scène. On sent que les moyens ne sont pas là, alors Eric Valette va filmer au mieux les décors ruraux du Sud-Ouest, des maisons éloignées l'une de l'autre avec des vignes, et essentiellement de nuit.
Le film reste très au premier degré, avec des morts à la pelle, mais les acteurs sont vraiment très bons, de Tomer Sisley (dont je croyais au départ que c'était Matthieu Kassovitz !), à Terence Yin (le tueur à gages terrifiant et qui semble prendre du plaisir dans ces meurtres), et l'aspect débonnaire de Pascal Gregorry dont on croirait qu'il va prendre sa retraite. Il y a juste Stephane Debac que je trouve un ton en-dessous, car il est presque comme un bouffon malgré lui.
On pense aussi à plusieurs choses dans cette histoire au fond plus simple qu'on le dit, à Canicule pour la représentation assez caricaturale des paysans ou au Western pour l'affrontement final dans la ferme, mais pour un film dont je n'attendais rien, Le serpent est vraiment une bonne surprise qui, quelque part, a su exploiter ses faibles moyens par une radicalité, un âpreté qui fait plaisir à voir.