Découvert grâce à Jurassic et Tsui Hark avec son génial Green Snake, Le Serpent Blanc trouve ses origines dans une légende chinoise alors que l'oeuvre réalisée par Taiji Yabushita sera précurseur dans son domaine, tout en étant devenue une importante source d'inspiration, comme peut en témoigner Hayao Miyazaki.
Oeuvre majeure et novatrice, premier animé japonais en couleur, Le Serpent Blanc vaut surtout pour le voyage qui est proposé, la façon dont on navigue entre différents lieux et décors avec une mise en image plutôt fluide, de jolis dessins ou encore au cœur d'une passionnante culture. L'introduction, dans un style différent, est plutôt réussie, et permet de nous immerger dans l'oeuvre dès les premières secondes, tandis que l'on pourra apprécier l'ensemble des personnages, que ce soit les humains mais surtout les animaux, apportant un vrai charme à l'ensemble, à l'image du Panda.
Ce n'est pas toujours transcendant non plus, le côté naïf n'est pas toujours bien maîtrisé, tout comme l'émotion qui n'est pas aussi grande que le potentiel de l'oeuvre laissait entrevoir, à cause d'une histoire d'amour trop légère notamment. Pourtant, il est bien difficile de ne pas tomber sous le charme de ce Serpent Blanc, grâce à son ambiance un peu folklorique, sublimée par une très belle musique, ainsi qu'un certain travail sur les personnages, avec un méchant particulièrement réussi et qui arrivera même à se faire attachant.
Les graphismes sont de qualité, sachant apporter un côté mignon à l'oeuvre sans en faire trop, tandis que les auteurs se débrouillent bien pour alterner et mélanger plusieurs tons, que ce soit le romantisme, le fantastique ou encore un peu de poésie. Le Serpent Blanc est aussi bien rythmé, riche en rebondissement, elle ne laisse guère de répit, et ce jusqu'à un final aussi surprenant que réussi, tout en étant, à l'image de l'ensemble de l'oeuvre, d'une grande imagination.
Le temps ne fait pas effet sur Le Serpent Blanc, oeuvre novatrice à l'imagination débordante pour mettre en avant une légende chinoise, faisant oublier ses quelques failles par une ambiance tour à tour romantique, onirique, mignonne ou encore fantastique.