Joëlle à sa libido en berne, elle n’éprouve plus aucun plaisir lorsqu’elle fait l’amour avec son mari Éric. Jusqu’au jour où elle découvre que son vagin parle, à des désirs et la pousse à assouvir tous ses fantasmes…
Réalisé par Claude Mulot (sous le pseudonyme de Frédéric Lansac), Le Sexe qui parle (1975) fait partie de ces films culte ayant vus le jour pendant l’âge d’or du cinéma porno en France, avant que la loi "X" ne soit votée et vienne y imposer une forme de censure. Bien évidemment, le film vaut le coup ne serait-ce que pour le vagin de Pénélope Lamour, qui est un personnage à part entière. Ce dernier est doté d’une voix absolument magnifique (ironie). Pour une raison qui nous échappe totalement, le réalisateur à affublé le vagin de l’héroïne d’une voix gouailleuse, digne d’une vieille maquerelle (on a parfois l’impression d’entendre Arletty dans Hôtel du Nord - 1938). A noter aussi, qu’il a une drôle de façon de s’adresser aux hommes, il a le mérite d’être cash « J’ai envie de baiser » ou encore « Tu bandes ? Tu vas bander ? ». Autant vous dire qu’avec de pareils attributs, ce vagin est loin d’être… bandant, oui c’est le mot ! Et pour un film pornographique, il fallait oser.
Le film se veut féministe puisqu’il évoque de façon frontal le plaisir de la femme et que c’est elle (ou plutôt, son vagin) qui prend le devant sur les hommes (il y est aussi question de liberté sexuelle). Le film nous raconte les déboires sexuels de Joëlle, tout en nous égrainant quelques flashbacks où l’on découvre que Joëlle a perdu ses parents à l’adolescence et a été élevée par une tante nymphomane (incarné par la pornstar Sylvia Bourdon). A l’orée de ses 18ans, Joëlle (incarnée par la ravissante Béatrice Harnois) laisse libre court à ses envies (elle perd sa virginité avec une marionnette de Pinocchio, s’adonne aux plaisirs charnels avec un curé, ainsi qu’avec son prof). Bref, bien évidemment, le scénario nous réserve quelques pirouettes scénaristiques, sans quoi on aurait vite fait de trouver le temps (il ne suffit pas d’avoir un vagin qui parle pour pleinement tenir un film sur une durée de 90min).
A noter enfin que la mise en scène nous réserve quelques surprises, notamment l’idée de la caméra subjective lorsque le vagin prend la parole (on voir les protagonistes depuis l’intérieur du vagin, imaginez la scène lorsque l’héroïne se touche ou lors d’un cunnilingus, le résultat est assez cocasse). Enfin, si le film de Claude Mulot s’avère aussi drôle qu’original, il faut tout de même reconnaître que l’idée départ n’a rien de nouveau, puisque Diderot en faisait déjà mention dans son roman libertin "Les Bijoux indiscrets" (publié en 1748 !), un thème qui sera d’ailleurs repris par la suite et plus récemment avec le film allemand Ils ne pensent qu'à ça (2000), où cette fois-ci, il s‘agit d’un pénis qui a la parole.
Signalons enfin que Claude Mulot réalisera une suite, sobrement intitulée Le Sexe qui parle 2 (1978), un second chapitre qui ne connaîtra pas la même renommée que celui-ci.
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« - T’as fini de boire comme un trou ? Tu seras pas foutu de faire une photo correcte.
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