Les amateurs de Michael Mann me fascineront toujours tant toute son œuvre déborde de fautes de goût multiples, de maniérisme racoleur et d’absence complète de rythme décent…

En 1986, Mann est déjà furieusement ringard, peu d’évolutions depuis le solitaire et c’est dommage tant la photographie stylisée 80s n’est pas la meilleure chose à imposer au spectateur comme un trophée… Comme toujours, cadrages frontaux jusqu’à l’improbable, symétrie forcée, roses baveux, rouges dégoulinants, bleus passés et temps de pose long pour que le spectateur puisse avoir bien le temps d’admirer l’œuvre… si ça ralentit complètement l’histoire, pas grave, c’est ça aussi (surtout ?) le style Mann, un montage basé sur ses cadrages préférés en lieu et place de la narration… en ce sens, son Miami Vice sera peut-être l’aboutissement d’une carrière en même temps qu’une de mes plus grandes souffrances de spectateur… Bon, du coup, on comprend pourquoi l’histoire de téléfilm d’une heure vingt avec les pubs frise ici les deux heures…

Bien entendu, ne comptez pas sur moi pour préciser que les couchers de soleils photographiés abritent uniquement des cheveux frisottés ou permanentés 80s sur fond de musique idoine, ce serait vraiment trop cruel, mais en même temps, on aimait mieux Kim Griest presque chauve dans Brazil…

Casting de huitième zone honteux pour couronner le tout, avec un Brian Cox risible en Hannibal Lecktor (comme ils disent..), un Dennis Farina encore moins crédible que d’habitude du bon côté de la loi, un serial-killer tellement laid qu’une photo de lui suffit à le découvrir et surtout William L. Petersen en héros charismatique… euh… en héros… euh… en truc qui bouge et parle un peu plus que les autres pendant le film et qui se ridiculise au final en se prenant une vitre comme un couillon…

C’est horrible quand y pense, ce type arrive à me gâcher Le solitaire, Police Fédérale Los Angeles et ce film quelques années d’un début de carrière assez improbable qui va d’ailleurs très vite arrêter les frais et renvoyer le gonze dans le monde auquel il appartient réellement : celui de la médiocrité télévisuelle.

Alors, je ne sais pas comment, mais cet espèce de brouillon minable du Silence des Agneaux se regarde presque, le côté policier pourtant miteux sauve un peu le truc, les milliers de défauts esthétiques cités plus haut donnent même comme une petite ambiance, c’est mauvais comme tout mais je suis trop fatigué pour être vraiment méchant avec quelque chose d’aussi insignifiant…

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le 12 févr. 2014

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Torpenn

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