1er d'une série de 9 films réalisés entre 1965 & 1972, à la (fin de cette) belle époque.

L'armée japonaise ayant besoin du moindre soldat disponible en cette période de débâcle annoncée, le soldat yakuza Kisaburo Omiya incarné par un Shintarô KATSU en grande forme se retrouve affecté en 1943 dans un trou paumé de l'État fantoche de Mandchourie, plutôt que d'aller croupir en prison.

Sous la responsabilité directe & bienveillante de Takahiro TAMURA aka Arita, un soldat au profil radicalement différent, assisté de son subordonné Shirai, le distributeur automatique de torgnoles attitré de la section, Kisaburo va tenter progressivement d'apprendre à canaliser (un peu ^^) ses ardeurs.

Si l'un est ouvertement allergique à l'autoritarisme & ne se pose pas beaucoup de questions avant de faire parler les poings, peu importe le grade & le nombre de ses opposants, l'autre, diplômé d'université, est quant à lui du genre obéissant, calme & diplomate, ce qui ne l'empêche pas de partager avec son "protégé" un fort sentiment antimilitarisme.

À l'inverse de la manière forte en vogue pour briser les fortes têtes, la méthode "douce" employée par Arita pour discipliner (un peu ^^) son camarade d'infortune, reposant sur l'empathie, la solidarité, la capacité d'écoute & de persuasion, peut bien sûr s'assimiler à un gros doigt d'honneur subversif & rebelle envers l'institution militaire, d'autant plus qu'elle va porter ses fruits en suscitant le respect de Kisaburo.

Leur amitié & complémentarité vont les conduire à commettre l'impensable pour un soldat japonais digne de ce nom en cette époque d'endoctrinement fanatisé.

Au travers des différents personnages & situations qui s'enchaînent comme des p'tits pains (dans la tronche), Yasuzô MASUMURA, Ryûzô KIKUSHIMA & Yoriyoshi ARIMA ne se gênent pas pour vilipender la mécanique disciplinaire à l’œuvre dans l'armée & son lot de punitions corporelles contre-productives, drames évitables, dérapages notoires, bastons entre différents groupes qui tournent vite aux règlements de compte, tout en nous proposant une histoire tragi-comique bien plus riche qu'il n'y paraît & qui donne franchement envie de voir la suite.

-MoH-
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le 3 oct. 2024

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