The Last Ride.
Biberonné aux plus illustres noms du grand banditisme durant son enfance à Chicago, où le monde des braqueurs sera partie intégrante de son environnement, le cinéaste Michael Mann attendra cependant...
Par
le 7 juin 2016
31 j'aime
2
Endurci par des années de prison, un cambrioleur professionnel vit à cran tout en enchaînant les vols avec brio. Mais il cherche aussi à fonder une famille et à prendre sa retraite criminelle. Il accepte alors la juteuse proposition d'un mafieux, qui lui commande un casse à haut risque.
Michael Mann réalise ici son premier film pour le cinéma, et l’on voit déjà sa grande dextérité à traiter du polar urbain, principalement nocturne. Plans méticuleux, jeux d'ombres, nuit citadine aux éclairages électriques cinglants, utilisation de filtres gris/bleus, fusillades découpées avec soin. Sans compter des séquences de casse réalistes, détaillées, et prenantes. Tout autant de codes qui nous plongent dans un univers criminel des plus cinégéniques. Codes que Mann réutilisera et renforcera par la suite, notamment dans « Heat ».
La musique électronique signée Tangerine Dream, fortement estampillée 80’s, s’avère fort sympathique et contribue pleinement à l’immersion dans cette ambiance. Avec en prime plusieurs beaux passages à la guitare, composés par Craig Safan.
Le tout bénéficie également de solides acteurs. James Caan y trouve l'un de ses meilleurs rôles, en animal à la peau de cuir, qui refuse de se laisser dompter par quiconque, et ne fait aucune concession. Mais il va révéler ses faiblesses en tentant de nouvelles attaches émotionnelles. Face à lui, plusieurs futurs vétérans du cinéma, pour la plupart ici à leurs débuts : James Belushi, Dennis Farina, William Petersen (ne pas cligner des yeux pour le repérer !), et surtout Robert Prosky, inquiétant en gangster paternaliste.
Enfin, outre ses péripéties malines, le scénario de « Thief » s’avère sombre au possible, constituant un véritable brûlot sur le rêve américain capitaliste. Rêve pointé ici comme une hypocrisie. Le système est corrompu à tous les étages, et ne laisse aucune chance à un héros passé par la case prison, dont le succès financier n’est qu’une façade.
Bref, « Thief » est un polar de haute volée, qui a été très justement réhabilité après sa modeste sortie en 1981.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de Michael Mann, Les meilleurs films de 1981 et Les meilleurs films de braquage de banque
Créée
le 17 août 2020
Critique lue 122 fois
4 j'aime
D'autres avis sur Le Solitaire
Biberonné aux plus illustres noms du grand banditisme durant son enfance à Chicago, où le monde des braqueurs sera partie intégrante de son environnement, le cinéaste Michael Mann attendra cependant...
Par
le 7 juin 2016
31 j'aime
2
À Chicago, Frank, ex taulard et bandit de haut vol, pactise avec un caïd sans foi ni loi, dans l'espoir de réaliser son rêve, fonder une famille. Le Solitaire (Thief) est un thriller américain...
le 3 juil. 2020
15 j'aime
3
Premier film de Michael Mann, précédemment connu en tant que producteur, scénariste ou encore réalisateur de films publicitaires, on retrouve déjà dans Le solitaire ce qui fera la réussite du...
Par
le 21 mars 2015
13 j'aime
1
Du même critique
« Athena » semble avoir divisé son public. Entre ceux qui y ont vu enfin un film français flamboyant à la mise en scène ambitieuse, et ceux qui ont pointé du doigt un film vide de sens, destiné à de...
Par
le 29 sept. 2022
33 j'aime
4
A travers cette histoire d'orpailleur vagabond harcelé par les Nazis, Jalmari Helander livre un hommage assumé au premier Rambo, dont il reprend la structure narrative. Ici, notre homme est un ancien...
Par
le 29 mai 2023
23 j'aime
3
En 2001, alors qu'il fait la promo de "Replicant", Jean-Claude Van Damme est invité sur un plateau télé français. Il expose, dans un franglais plus ou moins cryptique, les principes de ce qui...
Par
le 30 juil. 2021
18 j'aime
15