Là-haut
Il paraît que Le Sommet des Dieux serait l'adaptation d'un manga riche et foisonnant. Il paraît que Le Sommet des Dieux serait réalisé par un français qui a bossé, par exemple, sur l'animation de...
le 19 oct. 2021
48 j'aime
4
Le Sommet des dieux nous a donné le vertige, nous a souvent fait retenir notre souffle pour savoir si la corde allait lâcher ou non, et nous en a mis plein les yeux et les oreilles. Les dessins des montagnes sont magiques, la musique est tantôt tonique (pour ajouter du suspens lors des montées) tantôt onirique (lors des paysages incroyables), et ce que l'on a adoré, c'est la bande-son des bruitages. Dans un film qui parle finalement très peu, la musique a su laisser les bruits dialoguer avec nous, nous faire sentir l'ascension tendue sans besoin d'aucun mot, mais plutôt en mettant l'accent sur les cliquetis des mousquetons, sur les froissements de la neige sous les pas des alpinistes, sur les craquements sourds de la montagne... Ici, un petit bruit vaut mieux qu'un long discours. Cette adaptation du manga de Jiro Taniguchi (étant lui-même une adaptation du roman de Baku Yumemakura) par Patrick Imbert ne déforme en rien la puissance de la saga (on a même envie d'en savoir plus en allant faire un tour chez le libraire...), mais sait utiliser les courtes 1h30 à sa disposition pour en faire un concentré efficace. On pensait dans un premier temps que l'on allait avoir un film d'enquête qui retrace le parcours des deux alpinistes Mallory et Irvine (partis escalader l'Everest en 1924 et disparus depuis) grâce à l'appareil photo, on a donc été déstabilisé par le choix de montrer plutôt une tout autre ascension (celle que veut réaliser le découvreur de l'appareil photo), et lorsqu'on pensait que le mystère serait résolu dans la dernière minute, le générique de fin démarre, nous laissant sans réponse. En faisant un saut sur Internet dès la sortie de la séance (on veut vraiment savoir), on a mieux compris : toute cette partie de l'intrigue est pure invention, puisque l'appareil photo n'a en réalité jamais été retrouvé avec le corps de Mallory. Il était donc logique que le film ne veuille pas se risquer à donner son avis sur un mystère encore irrésolu, mais on pense qu'un petit message à la fin pour nous l'expliquer (et éviter cette recherche Internet quasi-obligatoire dès la sortie) aurait été bien agréable. Mais comment en vouloir à une œuvre aussi belle, aussi soignée, aussi prenante de A à Z (on s'est rappelé de nos vertiges dans Everest et Cliffhanger), aussi aboutie sur tous les tableaux ? Rien que la bande-son nous a convaincu de la grande intelligence de l’œuvre, une très belle surprise.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2021 et My César 2022
Créée
le 3 oct. 2021
Critique lue 211 fois
2 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur Le Sommet des dieux
Il paraît que Le Sommet des Dieux serait l'adaptation d'un manga riche et foisonnant. Il paraît que Le Sommet des Dieux serait réalisé par un français qui a bossé, par exemple, sur l'animation de...
le 19 oct. 2021
48 j'aime
4
J'ignore à peu près tout des mangas. Je n'aime généralement pas les films d'animation, les dessins retirant, selon mon ressenti, de la vérité au déroulement filmé de l'histoire qu'on regarde. Et je...
Par
le 25 sept. 2021
37 j'aime
19
Cette adaptation du Sommet des dieux est, ma foi, tout à fait sympathique. Je dois lire le manga depuis une éternité (mais la flemme) adorant les histoires tournant autour de l'alpinisme. Déjà on...
Par
le 27 janv. 2022
28 j'aime
5
Du même critique
Un Wes Anderson qui reste égal à l'inventivité folle, au casting hallucinatoire et à l'esthétique (comme toujours) brillante de son auteur, mais qui, on l'avoue, restera certainement mineur dans sa...
Par
le 29 juil. 2021
49 j'aime
Certes, David Lynch a un style bien à lui et reconnaissable entre mille, mais il faut l'aimer, si l'on veut s'extasier devant Mullholland Drive. Subjectivement, on n'y a rien compris, si ce n'est...
Par
le 9 oct. 2021
41 j'aime
Caleb Landry Jones est vraiment stupéfiant, nous ayant tour à tour fait peur, pitié, pleurer (l'interprétation d’Édith Piaf en clair-obscur, transcendée, avec un montage si passionné, on ne pouvait...
Par
le 18 sept. 2023
40 j'aime