Une très belle narration de l'histoire récente de la Chine (20ème siècle) : à travers le destin individuel d'une très belle jeune fille vendue en mariage par son père, c'est une lecture du renouveau de l'histoire individuelle et collective. Percée des sentiments personnels, en même temps qu'adhésion à une vision collective, qui ne relève plus de la famille au sens strict. Le film montre un équilibre possible entre le désordre individuel et pulsionnel et la mise en place d'une organisation collective idéale ; tout baigne jusqu'au 9ème enfant et à l'invasion japonaise, qui redistribue les cartes. On bascule dans une dimension plus politique/militante affirmée, et tragique.
En résumé : elle est vendue à son mari, qui distille le sorgho. Mais un autre homme la séduit; le mari meurt mystérieusement. Une microsociété nouvelle s'organise pour la production d'alcool (vin?) de sorgho. Rien de forcé ni d'académique dans la narration. C'est fluide, suggéré, élégamment agencé; et c'est visuellement magnifique. Avec ce qu'il faut d'ampleur pour apprécier la beauté des corps, des visages et des plans.
Le film, primé en 1988 (Ours d'or à Berlin) n'a pas pris une ride.

marsenavril
9
Écrit par

Créée

le 4 juil. 2016

Critique lue 844 fois

marsenavril

Écrit par

Critique lue 844 fois

D'autres avis sur Le Sorgho rouge

Le Sorgho rouge
MisterLynch
8

L'abus d'alcool est dangereux pour la santé

Zhang Yimou fait partie de ces emblèmes du cinéma chinois qui lui valut une solide réputation à l'international. "Epouses et Concubines" sera sa consécration mais si j'admets avoir bien aimé la...

le 15 avr. 2021

1 j'aime

Le Sorgho rouge
Serge-mx
9

Rouge sang

L’histoire principale est celle de la grand-mère du narrateur, magnifiquement interprétée par Gong Li. L’invasion japonaise, qui reste un souvenir douloureux, occupe le derniers tiers du film.Les...

le 20 déc. 2022

Le Sorgho rouge
Spinne
7

Un des plus grands débuts au cinéma

Le Sorgho rouge est le premier film du réalisateur chinois Zhang Yimou et de son interprète fétiche, la magnifique Gong Li. Et quel début! On remarque immédiatement l'attention portée à la...

le 19 déc. 2020

Du même critique

Shadow Days
marsenavril
8

Critique de Shadow Days par marsenavril

Encore un film où l'on se félicite de ne pas être né chinois. Un film en cul de sac, où un jeune couple vient échouer au bout du monde. Les premiers plans, c'est un triporteur (?) à l'assaut d'une...

le 10 avr. 2016

2 j'aime

La passion d'Augustine
marsenavril
7

Critique de La passion d'Augustine par marsenavril

Mère Augustine dirige un couvent dans un patelin du Québec, où elle se consacre à transmettre à ses élèves sa passion de la musique. C'est l'époque où le Québec décide d'instaurer un système...

le 8 avr. 2016

2 j'aime

Gravesend
marsenavril
8

La dégringolade

Je l'ai pris par hasard, croyant que c'était un roman William Boyd. Bien m'en a pris pour cette plongée acérée et déprimante dans un univers de losers, rongés par leur quartier miteux, d'où ils...

le 21 janv. 2017

1 j'aime