Ordinairement conspué depuis sa sortie en 1981, Le Survivant D'Un Monde Parallèle se montre désormais sous un nouveau jour grâce à son édition en Blu-ray qui propose le montage original de 1980 avant qu'il ne soit abrégé de 12 minutes par son producteur.
Libre adaptation du best-seller The Survivor, rédigé par James Herbert suite à l'énorme succès de son second roman, Fog, transposé quant à lui à l'écran par John Carpenter, Le Survivant D'Un Monde Parallèle narre l'étrange survie d'un pilote de ligne, Keller, visiblement responsable du crash d'un 747 où périrent plus de 300 passagers. Aidé par une jeune médium témoin de l'accident, elle-même hantée par l'esprit des défunts, Keller va chercher à découvrir la vérité sur les véritables circonstances du crash.
C'est sous l'influence de films tels que Les Innocents de Jack Clayton, La Maison Du Diable de Robert Wise ou encore Rosemary's Baby de Roman Polanski que le Britannique David Hemmings aborde la vision très personnelle de son long-métrage. En expurgeant les nombreuses scènes gore du roman, Hemmings crée une œuvre onirique teintée de poésie macabre qui ne sera pas appréciée à sa juste valeur suite aux coupes imposées.
En l'état, si la version longue du film reste inévitablement cérébrale, elle creuse un peu plus l'aspect philosophique et psychologique propre aux personnages en offrant une réflexion nettement moins bancale et largement plus introspective.
Principal sujet de l’œuvre, la mort se voit essentiellement incarnée par une fillette silencieuse qui prêche pour une forme de morale honorable par le biais de la vengeance. Un paradoxe que s'amuse à déconstruire Hemmings en réalisant un film d'épouvante sans épouvante et en évitant consciencieusement de plonger dans les clichés propre au genre. Car ici, c'est l'intensité des regards et des silences altérés par d'incessants hurlements de douleur qui hantent les protagonistes.
Le Survivant D'Un Monde Parallèle n'a certes pas le génie des œuvres dont il s'inspire, mais reste néanmoins un métrage singulier magnifiquement photographié et doté d'une poésie morbide aussi pessimiste qu'intelligente. Du moins dans sa version longue.