Alors, Néo dans Matrix, c'est un fan de John Woo ?
Plus froid et réaliste que « The Killer », Le syndicat du crime est le vrai polar Melvillien de John Woo. Comme toujours chez John Woo, le film parle d'amitié, de trahison, de fraternité, du sens du devoir et du sacrifice qui en découle. Ti Lung, le gangster, se laisse arrêter pour sauver l'honneur de son frère, Chow Yun Fat, en vengeant son ami devient estropié, tandis que Leslie Cheung s'enferme dans la colère et le rejet. Le parcours du gangster repenti, qu'est Ti Lung, est douloureux, rejeté par son frère, le monde qui l'entoure continuant à lui renvoyer l'image de ce qu'il était. Il faudra plusieurs épreuves, symboles d'autant de combat intérieurs et un dénouement tragique pour réconcilier les frères ennemis.
Antérieur à « The Killer » (le film date de 1986 et non 1993 comme le mentionne la fiche...), la mise en scène de ce film est plus discrète, moins épuré, plongeant volontiers dans l'intimité des personnages. Lors de grandes scènes de règlements de compte, la mise en scène alterne alors moment de sauvagerie pur et lyrisme.
La vague des films de héros est lancé avec ce film, comme Al Pacino en Toni Montana, Chow Yun Fat portant Ray-Ban et long manteau noir, devient culte, une icône lié à toute une époque du cinéma de Hong Kong.