Marionnettes rouges
Je déconseille très fortement la lecture de cette critique à ceux n'ayant pas vu le film. Déjà, parlons un peu de la partie graphique. La réalisation prend son temps, avec notamment des plans très...
Par
le 13 févr. 2021
Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏
Contrairement au roman éponyme (2010) de Dina RUBINA, le film se déroule uniquement en Russie, à Moscou et à Saint-Pétersbourg. C’est un film riche (comme le roman) qui aborde plusieurs thèmes ; celui des maladies génétiques et du syndrome d’Angelman (décrit par le médecin éponyme en 1965) et qui se traduit par un retard intellectuel, un sourire persistant sur un visage figé et une peau pâle. Sa transmission par les femmes évoque une malédiction. D’où la souffrance de Lisa (Tchoulpan KHAMATOVA), au teint diaphane et à la chevelure rousse
et qui a donné naissance à un tel enfant, comme sa mère (qui s’est suicidée alors qu’elle avait 1 an)
. Le 2nd thème est celui de Pygmalion (raconté par Ovide dans « Les métamorphoses »), sculpteur qui tombe amoureux de sa création Galathée, rendue vivante par Aphrodite. Le thème n’est pas nouveau et a été adapté, depuis, à de nombreuses reprises, tant au théâtre [par George Bernard Shaw en 1914 par exemple] qu’au cinéma [par George Cukor dans « My fair lady » (1964)] mais sa richesse n’empêche pas chaque artiste d’en donner sa version. Ici, il s’agit d’un marionnettiste, Piotr (dont le diminutif est Petrouchka) (Evgueni MIRONOV), à la fois éperdument amoureux de sa femme, Lisa (
qu’il connait depuis l’âge de 8 ans alors qu’elle avait 1 an
) et qui est aussi son partenaire de spectacle
et amoureux du mannequin qu’il a créé, Alice, reproduction identique à Lisa (absente car internée en hôpital psychiatrique
). L’interprétation remarquable des 2 acteurs, la qualité de la photographie (notamment des intérieurs aux couleurs chaudes), le recours aux marionnettes pour certaines scènes (Petrouchka désigne aussi le personnage de la « Commedia dell’ arte », Polichinelle, associé au double sens de l’expression, « Avoir un polichinelle dans le tiroir »), témoignent du talent de la réalisatrice. Néanmoins, sa volonté d’être originale, à la limite du maniérisme, réduit l’émotion du spectateur, notamment par l’abus des flash-backs et des ellipses trop confuses.
Créée
le 17 févr. 2021
Critique lue 156 fois
D'autres avis sur Le Syndrome de Petrouchka
Je déconseille très fortement la lecture de cette critique à ceux n'ayant pas vu le film. Déjà, parlons un peu de la partie graphique. La réalisation prend son temps, avec notamment des plans très...
Par
le 13 févr. 2021
Du même critique
Il est étonnant que le film ait obtenu le prix du meilleur scénario à la 81e Mostra de Venise (présidée par Isabelle Huppert) car c’est seulement l’adaptation, chronologique et linéaire, du livre...
Par
le 28 oct. 2024
10 j'aime
2
Dès les premières images, j’ai senti que le film ne me plairait pas : en hiver, longs plans fixes sur la cime des arbres, sur un bucheron tronçonnant des arbres, fendant les buches à la hache, les...
Par
le 7 déc. 2023
10 j'aime
9
Le scénario a été écrit par Kasuo ISHIGURO, 68 ans, britannique d’origine japonaise et prix Nobel de littérature en 2017. C’est l’adaptation du film « Ikuru » (« Vivre ») (1952) d’Akira Kurosawa...
Par
le 12 déc. 2022
8 j'aime
1