Après un premier long-métrage aussi original et réussi que Une vie démente, Ann Sirot et Raphaël Balboni reviennent avec Le syndrome des amours passées, au synopsis pour le moins particulier et qui aurait pu aisément basculer dans le graveleux. Mais c'est mal connaître ce tandem qui avait visiblement envie de revisiter la comédie romantique à leur sauce épicée et de nous livrer une vision du couple et de la famille furieusement émancipée. Il ne faut certainement pas y voir un film réaliste où tout est à prendre au premier degré, la fantaisie et le sens de l'absurde prenant largement le dessus. Il en est ainsi des scènes de sexe, transformées en sarabandes très visuelles, moins érotiques que oniriques et lyriques. Même dans ces instants, l'humour des coréalisateurs fait merveille, rendant inopérante toute tentative de vouloir à tout prix ériger Le syndrome des amours passées comme un effort sérieux pour réactualiser la carte du tendre, avec GPS. Le film prend des risques dans sa structure, avec des dialogues coupés rapidement avant de donner leur pleine mesure ou des ellipses parfois incongrues. Le long-métrage patine bien à un moment, avant de déboucher sur un dénouement qui parvient à ne pas renier sa tonalité générale. L'ensemble n'est pas aussi brillant que Une vie démente mais reste d'excellente qualité, surtout comparé au niveau général des comédies de ces dernières années, et trouve en Lucie Debay et Lazare Gousseau un duo d'interprètes à la fois crédible et irrésistible.