André Masson (Alex Lutz), un commissaire-priseur parfaitement imbuvable, en particulier avec Aurore, (Louise Chevillotte), sa stagiaire, travaille au sein de la prestigieuse maison de vente d’art parisienne Scotie's. Lorsqu'il reçoit la lettre d’une avocate, Me Egerman (Nora Hamzawi), qui croit avoir identifié un tableau de prix dans la maison d'une famille dont elle a la charge à Mulhouse, il n'y croit pas une minute.
Bien que très sceptique, l’œuvre de Schiele ayant été parmi les plus plagiées, il décide cependant de faire le déplacement à Mulhouse, avec Bertina (Léa Drucker), son ex-femme, elle aussi experte en peinture, pour voir le tableau.
Face au tableau, tous leurs doutes sont balayés : il s’agit bien d’une authentique œuvre d’Egon Schiele, que tout le monde avait cru disparue. Ils évaluent la valeur du tableau à plusieurs dizaines de millions.
Leur première surprise passée, ils veulent savoir comment ce tableau a bien pu se retrouver dans cette maison. Martin Keller (Arcadi Radeff) leur raconte que le tableau se trouvait dans la maison lorsqu’ils l’ont achetée en viager à un policier de 81 ans. Ils ouvrent alors ensemble une vieille valise dans laquelle des papiers ayant appartenu à l’ancien propriétaire montrant que le couple avait collaboré avec la Gestapo. Le tableau a donc été spolié par les Allemands.
Or, un tableau spolié doit obligatoirement être restitué à ses ayants-droits.
La famille Wahlberg a été décimée pendant la guerre mais le collectionneur d’art a pu s’enfuir aux Etats-Unis où ses descendants ont fait souche.
André Masson se rend alors aux Etats-Unis où il convainc Bob Wahlberg, le chef de la famille, de confier la vente à la maison française pour laquelle il travaille et de rétrocéder 10 % de la vente à Martin Keller et à sa mère. Bien que n’ayant aucune obligation à le faire, Wahlberg accepte pour des raisons religieuses.
Lors de la vente à Paris, le tableau, réalise une cote qui dépasse toutes les estimations.
Mon opinion
M’intéressant beaucoup à l’art, je suis allé voir ce film pensant qu’il traitait sans complaisance du marché de l’art. André Masson et son ex-épouse, nous sont, du moins au début, dépeints comme des requins sans foi ni loi, si ce n’est celle de l’argent qu’ils peuvent estimer tirer d’une telle affaire. Mais sous l’armure, des failles se révèlent au fur et à mesure que le film avance et ils paraissent de plus en plus sympathiques. C’est grâce à eux que Martin Keller obtient l’indemnisation qu’il aurait pu ne jamais toucher, si André n’avait pas convaincu Bob Wahlberg. J’ai trouvé d’ailleurs la scène où, après la vente, foudroyé par l’énormité de la somme qu’il va toucher, le jeune homme craque et où son avocate, dans un élan d’humanité, vient le chercher et le console, réussissant à l’amener à la famille Wahlberg qui lui réserve une magnifique ovation. Je voudrais ajouter que, si j’ai beaucoup apprécié le jeu des acteurs confirmés que sont Alex Lutz et Léa Drucker j’ai découvert avec étonnement Arcadi Radeff, un jeune acteur encore peu connu qui a pourtant déjà une carrière non négligeable derrière lui (6 longs métrages, 13 courts métrages, 14 pièces de théâtre…) Formé en Suisse, d’où il est originaire, il a crève l'écran et m'a rappelé, par la force rentrée et la pureté qui émane de lui, le Depardieu des débuts. Je lui souhaite une grande carrière.
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